Depuis la fin du cataclysme, il avait fallu s'occuper de survivre et de s'organiser avec d'autres personnes. Tout cela avait occupé l'esprit de Merry et elle s'était efforcée de faire survivre la petite communauté de survivants à laquelle elle appartenait, aux abords de Beau-Château.
Le petit groupe d'une vingtaine de personnes s'étaient installés dans un groupe de maisons abandonnées à quelques lieux de la cité. Personne n'étaient venus réclamer ces demeures après tout. Elle se rendit dans la plus grande maison qui servait de lieu de rassemblement, de taverne et d'entrepôt. La porte grinça lorsqu'elle la poussa et une petite étoile de poussière lui tomba devant le nez lui provoquant une petite toux. Les lieux étaient sombres et sales, il fallait faire avec pour le moment. Accoudés à une table se trouvait Guérac et Aulin. Ils parlaient fort et riaient pour d'obscurs raisons. Lorsque les deux hommes virent Merry ils la saluèrent poliment sachant très bien pourquoi elle était là.
Usant de la même politesse, la jeune femme alla s'asseoir avec eux.
-" J'espère que vous avez bien dormis. Nous avons une longue journée devant nous. Tout est prêt ? " questionna la nouvelle arrivante.
Aulin prit la parole à son tour.
-" Tout est prêt. Provision, nos armes et de quoi emporter du butin. Des sacs de toiles en sommes. Nous pourrons peut être voler une charrette abandonnée quelques part en ville. Je persiste à croire que l'on va nous emmerder la bas. C'est un coupe gorge maintenant.
La discussion continua quelques minutes encore. Le groupe avait pour but de se rendre dans les ruines du Château de... Beau-Château. Ils n'avaient pas eu le temps d'y penser avant. Il avait fallu installer un mode de vie parmi les survivants et subvenir aux besoins de première nécessité. La nourriture.
Ce n'est que lorsque Guérac se décida à bouger que le groupe se mit en route. Le temps était clair et le sol était enfin sec après plusieurs jours de pluie. La jeune femme apprécia enfin de sortir un peu de ce hameau miteux, elle était presque sûre d'avoir attrapée des puces sur son lit crasseux. Elle avait beau avoir nettoyée la chambre qu'elle occupait, à croire que la saleté du reste des lieux et des autres maisons contaminaient celle qu'elle avait choisie.
La jeune femme portait sur elle ce qu'elle avait bien pu trouver. Un corset dentelé au niveau de sa poitrine avec un par-dessus de voyages ainsi qu'un pantalon de cuir où elle avait pu attacher son baudrier avec son couteau de chasse. Son arc était fièrement tendus sur son dos, sa corde accrochée autour du corps bloquant le carquois pour qu'il ne bouge pas trop.
Le chemin fut sans encombres. La ville était triste à voir, certains bâtiments tenaient encore debout mais la pluspars des gens trainaient dans la rue ayant sur eux la dégaine des miséreux abandonnant tout espoir. Quelles idioties ! C'était l'époque PARFAITE pour changer son destin ! Sa condition ! Un homme ou une femme assez forte pourrait devenir roi avec un peu de volonté. Cette pensée était un peu forte néanmoins et la jeune femme se calma.
Rapidement, et cela étonna Merry bien que ce soit une chose normale dans une si grande ville avec le cataclysme, des cadavres jonchaient parfois les trottoirs souvent nus et dépouillés de tous leurs bien. D'autres plus horribles avaient été calcinés par les incendies dantesques du dragon.
Une fois au château l'ambiance parmi le groupe se tendis. Ils étaient en alerte. L'entrée avait été à moitié effondrée mais on pouvait encore passer à plusieurs pour pénétrer dans l'enceinte du château. Ils passèrent la cour sans encombre. Le jardin avait dû être magnifique pensa Merry... Quelle était bête. Elle était déjà venue ici il y a une quinzaine d'année.. lorsque ces chiens d'Ashenwall avaient envahit la ville. Elle et d'autres s'étaient réfugiés dans le château en même temps que les courageux défenseurs qui allaient payer de leurs vies la fin de la bataille. C'est avec nostalgie que la jeune fille revit en un éclair les magnifique rosiers qui étaient censé orner l'allée sur laquelle ils se trouvaient.
Enfin ils poussèrent le battant d'une porte qui avait résisté au feu. L'intérieur du château restait assez lumineux avec son plafond à demi ouvert par le dragon et les trous dans les murs. Plusieurs colonnes étaient tombées, brisées au sol, des meubles, ornements étaient éparpillés un peu partout. Soudain un cris retentis. Le groupe se précipita en direction des bruits venant de l'est. Prudemment tout de même.
Ils arrivèrent dans le dos d'un groupe d'hommes qui traînaient une femme par les cheveux d'une couleur criarde. Elle se débattait. Rapidement le groupe jugea la situation.
L'homme pris la femme par le bras et la jeta contre le mur en lui faisant des gestes obscènes.
Son comparse rigolait à cœur joie.
-" Tu m'en laisseras un peu mon ami.. Ah Ah ! " S'esclaffa l'autre homme.
Ils étaient armés d'une épée chacun, peut être étaient ils plus nombreux. Mais pour l'instant le groupe de Merry avait l'avantage du nombre et de la surprise, elle tuerait le premier d'un trait.
L'homme commença à s'approcher de la femme et à poser ses mains sur elle. Doucement Merry attrapa son arc et encocha une flèche. Elle se concentra pour être sûr de ne pas blesser la femme. Le trait parti se fichant dans le dos de l'homme qui tomba sur le côté. Le deuxième vaurien dégaina son arme en hurlant un célèbre "Qui va là ? ". Guéric le chargea avec son arme. Il donna un coup d'estoc pour embrocher son adversaire qui dévia le coup et enchaina une riposte éraflant la joue de l'attaquant. Guéric recula d'un pas et feinta un deuxième coup d'estoc, le brigand pensant que l'ex soldat faisait la même erreur que précédemment, s'engagea dans une riposte qui n’aboutit pas. Guéric prévoyant le coup envoya directement un coup de taille dans la gorge de l'homme dont un flot sanguin se déversait à gros bouillon. Il mourut dans un gargarisme pitoyable.
L'homme blessé d'une flèche se releva doucement et maintenant tourné vers Guéric, il en prit une deuxième dans la gorge. L'ex soldat le tira loin de la jeune femme aux cheveux criards et l'acheva en rapportant ses flèches à Merry.
L'archère alla voir la demoiselle en détresse.
-" Tout va bien ?" sourit Merry en s'agenouillant proche de la femme et en rangeant ses flèches.