Les voyages de Kyuju Hachi ~

Kyuju était resté presque cinq ans seul dans la forêt, ayant pour seul ami sa flûte en bois. Maintenant que l'énergie étrangère, qui avait cohabité dans son organisme durant tout ce temps, ne représentait plus qu'un vague mauvais souvenir. Il entreprit son voyage vers la civilisation, l'homme ne savait pas à quoi s'attendre. Une fois sortie d'entre les arbres, il découvrit le village qu'il avait jadis fréquenté dans un état lamentable, malgré tous les habitants se serais les coudes pour remettre sur pieds leurs chez soit. Il ne peut s'empêcher d'avoir un souffle au cœur, pourquoi avait-il dû être seul aussi longtemps sans que personne ne lui tende la main ? Il  fit une grimace de dégoût avant de faire les derniers pas qui le séparaient du village. Il arriva finalement devant ce qui était anciennement la petite place marchande, soudain un homme saisit son habit et lui adressa la parole.

- Je vous connais, j'en suis sûr ! Est-ce que vous pourriez m'aider, je vous en pris mon ami?

Le mage posa son regard sur ce dernier, un homme d'une carrure très peu impressionnante, les bras chargés de matériaux de construction. Il ne faisait aucun doute que l'homme cherchait de l'aide pour transporter son chargement, il était surprenant que de voir l'homme se tenir encore debout en raison de sa charge impressionnante. Le numéro 98 se contenta  de lui saisir la main pour que l'individu lâche son emprise, il approcha ensuite sa bouche près de l'oreille de l'homme et lui murmura à l'oreille.

- Sache que je ne suis pas ton ami...

En tournant le dos à l'homme, il s'empara de sa flûte jouant, par la suite, quelques notes. L'inconnu laissa immédiatement tomber son chargement au sol avant de s'enfuir à la course, paniqué. Kyuju venait de faire, pour la première fois, usage de ses pouvoirs d'illusion venant de montrer à l'homme ses pires cauchemars. Il n'eut aucun remord, un sourire se dessinant même sur son visage, pourquoi aurait-il a être gentil avec cette humanité qui l'avait abandonné le laissant seul avec ce mal qui le rongeait. Il sortit, ensuite, du village d'un pas lent profitant de son retour à la civilisation pour observer ces fourmis qui représentait l'humanité. Il ne savait pas où ses pas allait le mener, n'ayant jamais eux d'éducation géographique ou la chance de voyager, mais il choisit de partir vers le Nord.