[Aventure] Problème Frontalier.

Elle aurait bien dû s'y attendre, ce fut Camille qui apparut dans le champ de vision de la femme finalement. Comprenant bien sûr la situation, il ne fit cas de l'arme pointée vers lui et s'approcha d'Arialas. Une fois à sa portée, il l'enlaça. Laissant tomber son arme au sol, elle profita de ce moment de calme avec lui. Cet homme ne parlait pas plus que nécessaire – c'est-à-dire pas du tout dans ce cas-ci – et s'était l'une des raisons de son amour pour lui. Avant que n'arrive celui-ci, la guerrière avait déjà réussie à s'éclaircir les idées et se calmer un peu – elle fut donc plus ou moins rapidement de retour dans un état normal, normal pour elle du moins. Ressentant le besoin de se justifier, ne sachant pas que la situation lui avait été exposée du côté de Meltiel, elle profita de leur proximité pour lui chuchoter à l'oreille, inaudible pour les deux compagnons en chemin.

- Nos cicatrices ont le mérite de nous rappeler que le passé n'a pas été un rêve. Je n'ai que faire d'un œil intact qui ne voit pas.

Suite à ses paroles, Arialas se retira de l'étreinte en lui offrant un sourire, pour signifier qu'elle allait bien et que tout était correct. Elle ne pouvait plus rien y faire de toute façon... Et ce n'était pas à Camille d'endurer sa rancœur envers le petit mage blanc non plus. Alors qu'elle se penchait pour récupérer sa naginata au sol, un cri retentit, venant justement de ce dernier... Qu'avait-il dit? Un archer? Elle redressa finalement avec son arme, ne la rangeant pas tout de suite par précaution. À peine relevée, un Meltiel sauvage apparut devant eux, avant de s'écouler. Un bout de bois dépassait de son épaule, son chandail se remplissait peu à peu de sang. Replaçant mécaniquement son arme dans son dos pour avoir ses deux mains, la femme s'approcha du blessé. La voyant approcher, il parla, lui disant de s'occuper de l'archer et non de lui. Jetant un regard vers la direction dont était venue la flèche, elle vit Raclaw s'y précipiter. Son attention retourna donc vers le mage.

- Trop tard je crois, Raclaw a encore décidé de faire son petit héros.

Une fois à ses côtés, Arialas examina la blessure. L'épaule semblait bien amochée, mais au moins aucun point vitale n'avait été touché sur cette attaque. Elle prévint Meltiel qu'elle allait lui retirer la flèche et qu'il se prépare à utiliser son don. Elle se doutait bien que seul, il aurait de la difficulté à l'extraire, puisque le projectile se trouvait dans son dos. Il ne pouvait pas donc arracher et soigner en même temps. Commençant à retirer l'objet, elle aperçut du coin de l’œil l'idiot du village revenir vers eux. Alors que la blessure était déjà presque refermée, du mieux que le pouvait le mage blanc du moins, Raclaw daigna finalement s'intéresser à sa condition. En soupirant et se relevant, elle laissa l'intéressé répondre lui-même. Elle ne se pressa aucunement, ayant entièrement confiance en Camille si jamais un autre ou plusieurs autres adversaires se pointaient. Elle avait aussi bien sûr confiance en elle-même pour ce qui était de tuer... et du survivre. Le danger ne l'inquiétait donc nullement.

Lorsque leur compagnon fut rassuré, si tant sois peu qu'il s'en soucia réellement un minimum, il se remit à parler. Cette fois, ses paroles n'étaient qu'un ramassis d'insultes qu'il devrait s'adresser à lui-même. Non mais pour qui se prenait-il cet idiot? Se comporter en équipe? Agir en adulte? Il faisait exprès là, ce n'était pas possible autrement... S'approchant, elle lui propulsa rapidement son poing sur le derrière de sa tête. Bien sûr, étant de dos, il ne vit pas le coup venir et le mangea de plein fouet. Sous la violence du choc, il culbuta par avant, tombant le nez dans la neige. Un léger filet de sang s'échappait de son crâne. Bien sûr, le jeune homme était seulement blessé très légèrement, bien loin de la commotion. Au pire, il aurait un peu de difficulté à se relever, c'était tout. La femme entendit vaguement Meltiel prononcer des mots qui ne faisaient aucun sens dans la tête d'Arialas, qui avait le sang qui lui battait violemment aux tempes, lui faisant oublier tout sauf l'homme au sol à ses pieds.

- Travailler en équipe? On se demande bien qui ne le fait pas! Simple rappel, je vous attendais en dehors de la taverne. Toi par contre, tu es partis seul, par deux fois tu as agi seul, ce qui n'a jamais été mon cas! Se comporter en adulte, ont n'en parlera même pas d'accord? L'enfant impulsif et qui ne connait même pas le mot équipe ici, c'est toi et toi seul. Ne t'avise plus d'essayer de me faire la morale sinon ce ne sera pas de la simple douleur que tu vas ressentir.

Pour renfoncer encore un peu plus le clou dans la honte du pauvre petit, Arialas lui cracha dessus.

J'avais à peine terminé ma phrase que Raclaw entra dans mon champ de vision au pas de course, il se dirigeait bien évidemment vers la sentinelle. Je baissai la tête déconcertée devant autant d'imprudence, écoutant la voix de la jeune femme me confirmer mes soupçons. Elle m'avertit ensuite qu'elle allait me retirer la flèche du dos. La douleur était perçante, il faut dire que je ne portais absolument rien en mesure de me protéger contre ce genre d'attaque...Contre aucun type d'attaque d'ailleurs. Je serrai les dents pour ne pas laisser transparaître ma douleur, douleur qui ne fut pas bien persistante, je pouvais voir l'expérience de la femme dans sa technique se n'était certainement pas la première fois qu'elle pratiquait l'opération. Une fois le projectile retiré, elle me laissa le soin d'arrêter l'hémorragie et de refermer la plaît. Le jeune soldat choisit ce moment pour revenir vers nous, il ouvrit une première fois la bouche pour s'informer de mon état, question auquel je me contentai de répondre par un signe de tête tout en terminant mes soins. Le jeune homme continuant en se retournant, nous servant cette fois une tempête de reproche, mal placer selon moi au vu de son propre caractère. Je choisit de simplement garder le silence mon regard toujours dans sa direction. J'assistai dès lors à un spectacle des plus intéressants quand Arialas se releva pour asséner un violent coup directement sur le derrière la tête du pauvre plaisantin qui se retrouva face contre terre. Devant autant de théâtralité, je ne peux retenir mon rire qui fin réchauffer la froideur de l'hiver. Puis je repris mon sérieux et ouvris la bouche pour rétablir la situation.

- Tu n'étais pas obligé...

Je me fis immédiatement interrompre par la jeune femme qui commença ce qui m'avait l'air d'être un sermon. Je n'y prêtai aucunement attention sachant pertinemment que je n'étais pas le destinataire de ce message. J'en profitai pour m'assurer que le jeune guerrier n'était pas blessé, je remarquai un filet de sang qui coulait tranquillement le long de sa nuque, mais avant que je ne puisse me relever pour arriver jusqu'à lui. Notre partenaire avait déjà terminé son discours qu'elle ponctua d'un énorme crachat sur l'homme qui était déjà au sol. Je jetai un regard réprobateur vers la jeune femme, je comprenais sa réaction, mais je ne pouvais l'accepter. Je me dirigeai immédiatement vers le jeune homme, essuyant dans un premier temps la salive encore chaude de la guerrière avec le revers de ma manche. Par la suite, je pris quelques instants pour lui adresser quelques mots dans l'oreille, tout en soignant sa blessure à la tête.

- Je ne crois pas que se soit réellement dirigé vers toi, mais tu devrais faire attention à toujours rester humble et de ne pas vouloir en faire trop.

Je me relevai dans l'espoir d'avoir sous les yeux une équipe près pour le rude combat qui nous attendait. Malheureusement pour moi, mes espoirs étaient trop grands, un membre du groupe était encore une fois disparu mystérieusement durant mon intervention auprès de l'épéiste. Je me demandais où pouvait bien être passé Camille, surtout qu'Arialas était toujours à nos côtés, n'était-il pas inséparable ? Je me rapprochai donc de la jeune femme dans l'espoir dans apprendre plus au sujet de cette disparition subite.

- Arialas... Camille n'était pas avec nous, juste avant que je me redresse pour soigner notre Raclaw national ? Tu sais où il est disparu ?

Je ne compris pas l'ensemble de ses explications, mais les grandes lignes était que nous étions maintenant que trois pour mener à bien notre mission. La situation allait de mal en pire, j'ignorais comment nous allions nous en sortir... comment j'allais m'en sortir face à une bande de brigands qui ne souhaite que ma mort et celle de mes camarades... Est-ce que j'allais être à la hauteur ? Il était beaucoup trop tôt pour avoir les réponses à ma question. Je pris une grande respiration avant de reprendre la parole.

- J'imagine que c'est quand tu veux ma cher, je surveillerai tes arrières et interviendrai au besoin... Allons libérer ses paysans qui n'on que trop souffert ~

Ma voix ce cassa lors de la dernière partie de ma phrase, s'était loin d'être le discours inébranlable d'un grand leader, mais s'était ce que j'étais en mesure de faire en ce moment d'incertitude. Il y a certaine bataille que l'on choisit et d'autre que nous n'avons tout simplement pas le luxe d'éviter.