Aventure avec Euros : La potion de Reginald

Chapitre 1 : (Nom à compléter)


Cela faisait déjà trois jours que j'avais quitté Azarth, à la recherche d'un endroit où aller. Mais pourtant, j'avais l'impression que, peu importe le chemin que je prenais, je ne faisais que tourner en rond... Mais où sont donc ces quatre contrées? On m'en avait parlé tant de fois. Mes amis me disaient qu'à l'extérieur de cette forêt, le monde était grand, qu'il y avait pleins de choses à y faire et à y découvrir... En tout cas, c'était ce qu'ils avaient lu dans les vieux livres de la bibliothèque. 

"Rah putain, elle est où la sortie à la fin?!"

Depuis mon départ, je ne me suis nourri que de fruits. J'aurais pu facilement tuer les animaux pour les manger, mais je ne savais pas comment faire du feu, quant à la viande crue, ce n'était pas très à mon goût. A défaut, je les tuais juste pour le plaisir, ça me calmait un peu. Je continuais cependant de marcher, en espérant trouver autre chose que ces arbres... Et je finis par y parvenir. Mais ce n'était pas ce que j'avais espéré. J'avais fini par atterrir... Au lac. Je tournais définitivement en rond... Je pouvais voir cette tombe de mes souvenirs. Ma curiosité me piquait... Qui était enterré ici déjà? Je m'approchais de la sépulture, et lit le nom inscrit dessus. Il me dit quelque chose, mais sans pour autant que je puisse y mettre un visage. Qu'est-ce qu'il m'arrivait? Soudain, j'entendis une voix qui semblait résonner tout autour de moi.
« Toi... Tu es son enfant...
- ... Hein? Qui est là? De quoi tu parles?!
- ... Tu n'es pas sans savoir que celle qui est enterrée ici n'est pas ta vraie mère.
- Tu-Tu sais qui est cette personne?
- Si tu veux savoir qui tu es... Tu ne peux rester ici. Avance. Plonge dans le lac. Laisse-toi aller tout au fond. Ecoute-moi... Et retrouve moi. »

La voix se tut, sans même que je ne puis lui poser de question. Est-ce que je devrais l'écouter...? Après tout, j'étais bloqué ici. Donc peut-être que... Je m'avançais doucement jusqu'au lac. L'eau était froide, mais je me forçais à m'y plonger. Je me laissais couler... Je perdais peu à peu mon air. Je me sentais perdre conscience...

"Petit, réveille-toi!"

J'ouvrais mes yeux et vis un vieil homme devant moi. J'étais dans une cabane, à côté d'une cheminé allumée. Mais que s'était-il passé?

« Bonjour mon petit. Bien dormi? me demanda le vieil homme.
- ... Hum, qui êtes-vous? Où suis-je?
- Je m'appelle Reginald, et tu es chez moi. Tu peux remercier ce jeune homme, c'est lui qui t'a sauvé. Tu étais évanoui au beau milieu de la forêt. Nous sommes à Ashenwall, il fait extrêmement froid ici! 
-A-Ashenwall? Mais comment..?! » 

J'étais... A Ashenwall? Mais comment était-ce possible? J'étais perdu dans la forêt qui entourait mon village. J'étais au fond de ce lac. Comment ais-je pu arriver là? A moins que... Je n'ai toujours été ici? Alors que je réfléchissais, l'autre homme s'approcha de moi, je me mis à le regarder de plus près. Il était doté d'une musculature incroyable! Il m'intimidait énormément. Il semblait très fort... Et moi bien faible, avec ma magie. Mais malgré tout, il m'intriguait énormément. Un homme aussi fort... Moi aussi, je pourrais devenir comme lui.

« Forêt… Dangereux. Fais attention.
- C’est vous qui m’avez aidé? Merci pour votre aide.
- Aider les petits. C’est normal.
- Hum? Monsieur Reginald, où est-ce qu'il va?
- Oh, et bien en fait, je suis un mage... J'ai besoin d'un bois de cerf des neiges afin de concocter une potion magique. Euros a bien voulu m'aider à en récupérer un.
- Une potion? De quel genre?
- Oh euh, et bien, c'est une potion très dangereuse, ce n'est pas pour les enfants...
- ... Je veux aller avec lui!
- Comment? Mais, tu devrais te reposer voyons!
- M-Mais... Je pourrais lui être d'une grande aide! Je suis un mage blanc vous savez!
- Hum, oui... J'ai vu ta cape en effet... Mais je persiste à dire que-! »

Sans crier gare, je me mis à courir vers la sortie. Créer une potion dangereuse? Avec plaisir! En tout cas, cette petite discussion me permit de voir que ma couverture était assurée. Il pensait bel et bien que j'étais un mage blanc... Je courus dans la forêt afin de rattraper Euros, qui n'était pas encore bien loin.

« Petit? Que-!
- Je viens avec toi! Pour trouver le cerf!
- Forêt, dangereux. Mieux de retourner en ville.
- Je suis un mage blanc! Je pourrai t'aider, je m'y connais en magie!
- Hum. M’appelle Euros.
- Oh et, ne m'appelle plus "petit", appelle-moi Cross! »

Nous avons donc repris notre marche, à la recherche du cerf des neiges. Ce Euros... Maintenant que je suis avec lui, je vais pouvoir le regarder combattre. Je vais pouvoir comprendre comment il fait pour être aussi fort... Et peut-être qu'ainsi, moi aussi je deviendrai puissant.

Le froid qui engonçait doucement Euros le plongeait dans une certaine mélancolie. C'était d'ici que venait son père. Pas la forêt directement, mais un des villages quelque part aux alentours. Cette randonnée entre les pins et autres sapins lui donnait un peu l'impression, même fugace, de marcher là où son père avait marché. Euros n'avait pas vraiment repensé à lui après son décès. Ce n'était pas par méchanceté ou par ingratitude. C'était juste comme ça qu'ils fonctionnaient. La meilleure célébration était de vivre.

Emmitouflé dans un gros manteau de fourrure qu'il avait fabriqué lui même, Euros cherchait une animal bien précis. Le fabuleux Cerf des Neiges. Un animal dont son père lui avait vanté les louages. Les Cerfs des Neiges étaient de magnifiques créatures au pelage d'un blanc immaculé et aux bois magistraux ressemblant à l’ébène. Malheureusement, le Cerf des Neiges était un animal extrêmement intelligent, et peu d'élus (ou de chasseurs), avaient la chance de pouvoir en apercevoir, et encore plus d'en approcher.

Pourquoi Euros chasserait il un animal aussi rare vous demandez vous ? Tout d'abord, le challenge. Il n'y a que peu d'animaux sur cette planète qui pouvait se targuer d'offrir autant de challenge que le Cerf des Neiges. Ensuite, un homme, un certain Reginald, avait demandé qu'on lui rapporte un bois. La première réaction d'Euros avait été d'aller trouver cette homme pour lui mettre une correction. Rien que l'idée de payer pour tuer un animal si noble était une honte. Seuls ceux capables de le chasser devaient avoir le droit d'en profiter.

Cependant, il n'avait trouvé qu'un vieil homme fatigué à l'air bonhomme, qui avait l'air inoffensif au possible. Euros décida d'écouter sa demande. Il n'avait pas l'air méchant, peut être un peu a coté de la plaque. Ils avaient réussi à se mettre d'accord. Euros lui ramènerait de la corne de Cerf des Neiges. En échange, il retirerait sa demande. La déesse seule savait a quelles extrémités des mercenaires peu scrupuleux pourraient se rendre pour récupérer l'ingrédient tant convoité.

Il revint bredouille de ses premières chasses. Utilisant la maison du vieil homme comme base avancée, Euros pouvait s'enfoncer toujours plus profondément dans les bois, apprenant les dangers et autre subtilités de ce type de bois.

Quelle ne fut pas la surprise de trouver un jeune enfant allongé sous un arbre. Étrangement, il n'était pas vêtu pour survivre à ce genre de températures, mais ne présentait pas encore de marques du froid. Comment avait il bien pu arriver jusqu'ici sans souffrir d'engelures, voir pire ? Quoi qu'il en soit, il rapporta l'enfant au vieil homme. Il saura sûrement le remettre sur pieds. Et effectivement, l'homme utilisa son savoir alchimique pour sortir le jeune de sa torpeur. Il disait être un mage et ne pas comprendre comment il avait pu arriver ici. Euros n'en avait cure. Il n'avait qu'une seule envie, celle de retourner dans les bois. Après avoir un peu discuté avec l'enfant, il partit vers la sortie et pénétra dans la forêt. Le vieil homme garderait sûrement l'enfant avec lui jusqu'à ce qu'une caravane passe. Dans le fond, Euros n'en avait cure.

C'est avec une certaine surprise qu'il vit l'enfant courir jusque lui. Il voulait chasser, c'est ça. Euros aimait ce genre de volonté. Peut être que l'enfant avait en lui le sol propice à la pousse d'un grand chasseur, ou du moins d'une personne de caractère. Euros fouilla dans sa besace et en sortir un petit couteau en os, qu'il lança aux pieds de l'enfant.

« Veux chasser le Cerf des Neiges ? Arrivera à rien habillé comme ça. Falloir traquer cerf normal où loup pour la fourrure. Suis. »


Sans plus regarder l'enfant, Euros s'enfonça dans les bois.

Cela faisait quelques minutes depuis notre départ, mais aucun animal à l'horizon. J'étais parti sans réfléchir. Ashenwall était décrite dans les livres comme étant une région touchée par un hiver glacial et éternel. Visiblement, cela était vrai. Le froid commençait déjà à m'envahir au point que je peinais à avancer... Mais ma motivation me poussait à marcher encore et encore. Je ne pouvais pas déjà m'arrêter. Je me disais que, si je voulais être puissant, je pouvais très bien supporter ce froid. 

Soudain, je vis au loin un animal. Un cerf! S'agirait-il du fameux cerf des neiges?

« C'est ça le cerf des neiges? demandais-je.
- Pas cerf des neiges. Cerf normal. Toi le chasser. » 

Après ses mots, Euros recula et me fit signe d'utiliser le couteau qu'il m'avait donné. Je savais que je n'aurai aucun remords à tuer ce cerf, mais je savais également que je ne saurai pas manier correctement ce couteau. Habituellement j'usais de ma magie pour tuer, mais j'étais seul... Là je suis devant Euros, et je me fais passer pour un mage blanc. J'allais donc devoir utiliser ce couteau.

Je m'approchais doucement de l'animal. Le cerf ne bougeait pas, et me regardait fixement. Mais alors que j'arrivais presque à lui, il se mit à courir quelques mètres plus loin et s'arrêtait pour me regarder de nouveau. Ce schéma se reproduisait à chaque fois que je pensais réussir. Euros me laissait faire sans broncher. Peut-être attendait-il de moi que je prouve mes capacités. 

Soudain, j'eus une idée. Si je ne peux pas utiliser la magie pour tuer la bête, peut-être que je pourrais m'en servie discrètement d'une autre manière? Mon plan était de viser les pattes du cerf lorsqu'il court, pour ainsi faire croire qu'il vient de trébucher. Je mis donc mon plan à exécution. Je m'approchais encore une fois du cerf, et dès qu'il se mit à courir, j'utilisais Nosferatu sur sa patte gauche arrière, et le rattrapais pour lui planter le couteau directement dans le flan. Comme à l'habitude, je ne ressentais aucune pitié pour l'animal tué, mais cette fois j'éprouvais une certaine satisfaction. Peut-être était-ce parce que je venais de réussir une chose qui me dépassait? Je me retournais vers Euros, qui semblait surpris. Je me dis que ce regard était peut-être dû à la façon dont je venais de tuer le cerf, de sang froid, mais je ne me préoccupais pas de ça.

« Ca y est, j'ai réussi! hurlais-je avec joie.
- Bien. Maintenant fabriquer manteau. Amène cerf. »

J'admirais Euros qui, avec dextérité, dépouillait l'animal et recoupait la peau avec le couteau. Il eut fini rapidement, et me mis le manteau sur mes épaules. Le froid qui m'attaquait me semblait désormais n'être plus que de l'histoire ancienne. Après cela, Euros me fit signe de me lever afin de reprendre la route. Nous nous enfoncions désormais au cœur des bois.