[Quête] Chasseurs ou pas? (PV: Arialias]

Lily attendit d'avoir terminée le boulot – seule – avant de s'adresser au duo, revenu de leur petite mission. Du sang partout sur le corps, la petite semblait s'en être donnée à cœur joie dans sa tâche. Toute la viande était bien séparée dans de beaux petits paquets et la fourrure bien découpée. Jason, quant à lui, était des plus propres, plutôt étonnant avec l'affrontement qui venait d'avoir lieu – pas une seule goutte de sang. Clairement, il aura été inutile du début à la fin... Le corps du second chasseur avait par contre disparu, remplacé par une croix. Ils – ou seulement l'idiot de service – avait dû l'enterrer.

- Il est hors de danger, Karl a fait du beau boulot en évitant de blesser le pauvre petit plus gravement. Il sera vite sur pied.

Du coin de l’œil, Arialas aperçu l'intéressé esquisser un petit sourire gêné, préférant ne rien ajouter, comme à son habitude. Décidément pas bavard du tout le mercenaire, mais ce n'était pas plus mal. La femme entreprit par la suite d'enterrer les ossements, ainsi que les quelques restants de chairs et de peaux. C'était peut-être une belle perte de temps, mais elle y tenait. Pendant ce temps, Jason restait figé devant la tombe de son ami, toujours en état de choc. Quand allait-il reprendre ses esprits? Les morts, dans le monde d'aujourd'hui, faisaient partit quotidien. Non mais quelle femmelette quoi... Elle soupira tout en terminant sa petite entreprise, puis alla rejoindre Karl et Lily qui s'occupait de ramasser l'équipement encore utile, ainsi que les récoltes. Prêtant main forte distraitement, Arialas pointa la loque humaine devant la petite croix de fortune.

- J'imagine que tu n'as pas pu compter sur l'aide de cette chose?

Oui, la femme n'avait aucune once de respect pour lui, il était beaucoup trop le parfait stéréotype de l'être faible et minable qui passait son temps à se vanter pour paraître supérieur. Ce n'était clairement pas lui qui leur avaient permis de triompher. Bien sûr, la question s’adressait à Lily, même si elle se doutait bien de la réponse. Lorsque le petit groupe était prêt à repartir – ou plutôt lorsque Lily, Karl et elle-même étaient prêts – Arialas s'approcha du chasseur, le prit au col et le remit sur ses pieds.

- Allez debout, c'est le temps de partir, à moins que tu ne veuille mourir ici? Je peux abréger tes souffrances si tu le désires...

À cette pensée, la femme se lécha les lèvres, il était réellement tentant d'éliminer cet idiot de la surface de la terre. Bien sûr, il n'avait rien fait d'assez mal pour mériter cela, mais s'il le demandait... Elle s'en ferait une joie. Celui-ci ne répondit que par un hochement de tête. Il était magiquement beaucoup moins bavard depuis la mort de son compagnon. Soupirant à nouveau, Arialas se tourna vers Karl.

- Si tu veux bien aider notre traumatisé à marcher, je crois qu'il n'y arrivera pas tout seul. Aussi, que diriez-vous d'un bon petit repas avec de la vraie viande à la taverne, avant de repartir chacun de notre côté?

Sur ces paroles, elle prit les devant de la petite troupe, en direction du village. Qu'ils acceptent ou non sa proposition, ils devaient de toute façon ramener le tout là-bas. Une belle marche en perspective.

Une fois de retour au village, le restant du groupe se sépara la récolte, puis donna une grande partie de la viande à l'auberge. Pour la peine, l'aubergiste offrit le repas gratuit, bien heureux d'avoir une aussi grosse réserve – il n'avait jamais vu autant de viande en même temps dans son établissement. C'était peu cher payé comme service aussi. Le quatuor se rassasièrent donc, en silence, avant de reprendre la route chacun de leurs côtés. Karl repartit à la recherche de travail, Jason à la recherche d'autres proies et Lily sembla seulement aller se coucher, question de se soigner. Elle était décidément bien plus sage qu'Arialas. De son côté, avant de rejoindre sa chambre, elle alla porter sa fourrure pour la transformer en brassard et jambière de fourrure. Épuisée, elle rampa ensuite littéralement jusqu'à son lit pour la nuit. Techniquement, elle n'avait pas été blessée, seulement quelques bleus lors de sa chute, mais elle aurait pu l'être. Une fois toute l'adrénaline retombée, la fatigue musculaire commençait grandement à se faire ressentir.

Le lendemain matin, Arialas prit un bon déjeuner avant d'aller voir l'avancement de sa commande. L'homme lui répondit qu'il lui fallait encore un peu plus de temps. Elle alla donc marcher dans le village, détendue. Aujourd'hui, elle avait quand même un peu mal au dos, conséquence du choc de la culbute probablement. La guerrière se fit donc tranquille et profita du beau soleil, en attendant de pouvoir repartir. La journée passa très vite. Lorsque le soleil commença à descendre, le froid se fit bien plus intense. Elle alla donc ramasser son équipement, qui était bien sûr terminé et essaya le tout. Satisfaite de la chaleur que lui procurait la fourrure, elle retourna à l'auberge et paya une seconde nuit, ne souhaitant pas voyager de noirceur. Aux premières lueurs de l'aube, la femme se réveilla, ramassa l'entièreté de ses maigres possessions et se remit en route sur les traces de son père. Un jour, un jour elle finira bien par avoir les réponses à toutes ses questions, à retrouver son passé. Elle en était entièrement convaincue. Elle s'approchait de plus en plus, il n'y avait donc pas de doute à avoir. Ses pas étaient déterminés, tout comme sa volonté. Depuis son réveil, elle ne put s'empêcher de se dire qu'elle avait parcourue beaucoup de chemin, autant au sens propre que mentalement. Arialas n'était définitivement plus la même qu'au début et encore moins l'Ange Sanguinaire. Ce surnom, reflet de son passé, ne la faisait même plus ciller. Un jour peut-être arriverait-elle à être la femme qu'elle souhaitait être. Plus rien ne semblait impossible maintenant. L'avenir ne l'effrayait plus, pas plus que le passé – elle vivait maintenant au présent.