« Mes filles. Soyez rassurées. Quelqu’un ne devrait pas tarder à nous venir en aide. »Telles ont été les paroles prononcées par le père à ses filles. Le refuge dans lequel ils séjournent n’est autre qu’une petite bâtisse proche de la frontière de Haut-le-Fort. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’ils se sont imaginés que le Bourbier suffirait à éloigner les mauvais esprits. Ce n’était que pure foutaise. Les esprits n’existaient pas, d’après John. Il ne se fiait qu’à du concret. Pourtant, il ne pouvait s’imaginer sur ce qu’il allait tomber.
Le mage de feu était donc assis sur une chaise dans un petit bar en restauration. Il avait arraché cette quête d’un tableau sur lequel le propriétaire installé les diverses missions que les soldats, mages et archers souhaitaient réaliser. John faisait partis de l’un d’eux. Soif d’aventure et de sang, il avait décidé de venir en aide – à contrecoeur – à une famille qui avait reçu des lettres de menaces de la part d’un agresseur. Les questions qu’il se posait été encore trop importantes, et il se devait de mettre à jour le mystère qui planait sur cette drôle de quête. C’est ainsi qu’il prit la direction d’Haut-le-Fort. Par chance, il savait où les trouver. Le Bourbier… Un endroit où il allait clairement se salir les mains – un endroit où seules les personnes ayant une volonté de fer pouvait mettre les pieds…
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Plusieurs jours avaient passés. John était arrivé au Bourbier, il était devant le refuge. Les vêtements sales tant la marche fut rude pour s’aventurer aussi profondément. Il toqua sans délicatesse la porte en bois le séparant de la famille. Quelques secondes… Quelques minutes… Il toqua une seconde fois avec plus de force avant qu’un vieil homme ne lui ouvre la porte. Un vieil homme d’une soixantaine d’année, avec des lunettes et une tenue de fortune. John l’observa de son regard froid tandis qu’il pénétra à l’intérieur du refuge. Les filles étaient – quant à elle – dans les bras l’une de l’autre, assis dans un coin de la pièce, terrifiées. Son envie de les voir souffrir et perdre la vie était grande. Toutefois, John tentait tant bien que mal à penser à la récompense. Une récompense dont il avait besoin pour pouvoir réaliser l’un de ses projets… Malgré son caractère, il avait tout de même la tête sur les épaules, et le sens des priorités !
« Aucun doute. J’ai toqué à la bonne porte. Il va falloir m’en dire un peu plus. Avez-vous une idée de qui sont vos agresseurs ? Qui peut en avoir après vous ? » Dit-il sans laisser une once de pause pour laisser répondre son interlocuteur.
« Je peux régler rapidement ce problème. Encore faut-il que vous soyez réactif, et que vous répondez correctement à mes questions ! »« Eh bien. Je suis un riche marchand. Beaucoup de monde peut en avoir après moi. L’argent est une chose importante de nos jours, et beaucoup de malfrats et bandits en tout genre souhaite s’en accaparer. Je ne peux donc aucunement vous dire qui – précisément – souhaite me voir – mes filles et moi – morts. En l’occurrence, je peux vous montrer cette lettre. Je l’ai reçu avant de venir ici, dans mon commerce même. Elle a été accrochée à ma porte avec ce poignard que j’ai ramené. Et ce carton que je n’ai pas encore ouvert… »John fronça les sourcils. Un poignard, un carton et une lettre. En faisant rapidement un lien de cause à effet, il s’imaginait parfaitement ce que la boite pouvait contenir. Il se pourléchait d’avance. D’un geste vif, il arracha la lettre du vieil homme. Il dépliait cette dernière et commençait à lire le contenu.
~ Cher Monsieur,
Nous savons qui vous êtes. Nous savons ce que vous faites. Nous vous avons observés pendant des jours et des nuits. Vos habitudes n’ont aucun secret pour nous. Nous connaissons aussi les habitudes de votre famille. Aucun sentiment et aucune pitié ne sera notre obstacle. Notre objectif est humble. Si vous souhaitez revoir votre femme en vie, et si vous espérez que vos filles ne soient plus prises pour cibles durant nos prochaines actions, il vous faudra verser la somme de 100 000 écus. Dans ce carton, vous aurez la preuve de ce que nous avançons. Nous ne sommes pas des plaisantins. Nous sommes sérieux. Vous viendrez dans les ruines de Beau-Château. Au sous-sol, cinquième porte à gauche. Vous verrez une des cellules. Vous y installerez la somme due et vous partirez. Venez seul, ou nous serons dans l’obligation d’agir. ~
John restait dubitatif. C’était une demande relativement commune, toutefois il n’arrivait pas à savoir ce qui le tracassait. Il poussa le vieil homme sur sa droite d’un revers du bras tandis qu’il se dirigea vers le carton. L’Homme se dirigea vers lui et tentait de l’en empêcher, pensant à un « colis piégé ».
« Ne faites pas ça, c’est surtout une entourloupe des ravisseurs ! » Dit-il en s’interposant entre le carton et John.
« C’est ce que nous allons pouvoir constater ! » Conclut-il en prenant le vieux par le col pour le jeter plus loin derrière.
L’homme âgé trébucha et tomba à terre tandis que le mage de feu ouvrait le carton. Son regard était des plus sérieux. Il prit le contenu et le lança dans la direction du vieux qui était terrorisé à l’idée de ce qu’il voyait. John s’approcha de lui, donnant un coup de pied dans ce qui se trouvait dans le carton pour le diriger vers le vieil homme.
« Il semblerait que ce soit le bras de votre femme… Expliquez-moi pourquoi vous ne m’avez pas dit qu’elle avait été kidnappée et que je l’ai appris dans la lettre des ravisseurs ? » Son regard s’intensifia jusqu’à laisser une vague de chaleur emporter la pièce.
« Si vous voulez que je vous vienne en aide, il vous faut me dire la vérité ! » Finit-il, énervé.
« Je n’ai fait que respecter la volonté de ma femme… Elle a toujours dit que le jour où cela arrivé, elle voulait que je mette mes filles en sécurité ! » Dit-il attristé, déboussolé.
John serra le poing avant de donner un coup sur la paroi du refuge. Une fissure fut provoqué par l’impact tandis que le mage commençait à réfléchir sur comment il allait pouvoir réaliser cette quête. Tout était bien trop bizarre… Et cela le devint encore plus lorsque le vieil homme prit la parole pour la dernière fois…
« Qu’importe ce qui arrive, je ne vous ai pas fait venir pour rien… Vous allez donc m’accompagner dans les ruines du château. Je ne tiens pas à mourir et laisser mes filles seules. Vous voulez votre récompense ? C’est la condition à respecter… »Le mage prit tout de même quelques secondes pour réfléchir. Après tout, il ne voulait qu’une chose : obtenir son dû ! Il imaginait déjà une belle récompense… Qu’importe les risques, il allait tout de même accepter la requête de ce riche marchand.
« C’est d’accord… »Le vieil homme ramassa un sac… Il était temps d’aller sur le lieu du rendez-vous…