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 Un cache-cache grandeur nature [Aventure] [Euros & Keith]

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Keith Walderen

Keith Walderen

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MessageSujet: Un cache-cache grandeur nature [Aventure] [Euros & Keith]   Un cache-cache grandeur nature [Aventure] [Euros & Keith] EmptySam 7 Nov - 12:36

Citation :
Synopsis global de l'aventure :
Citation :
Une rumeur fait son chemin à Ashenwall aussi vite que la neige tombe sur le pays : une petite créature aux aptitudes étranges prétend posséder un objet précieux ayant jadis appartenu à Oona, la légendaire magicienne de Haut-Le-Fort, disparue lors du Cataclysme. D'aucuns pensent qu'il ne s'agit que d'un canular, quand d'autres prétendent que la chose peut s'avérer très sérieuse. Pour s'emparer du bien, il n'existe qu'une méthode : capturer la créature. Rares sont ceux qui savent à quoi elle ressemble ; la rumeur veut pourtant que sa forme soit d'apparence humaine, mais on dit que la jambe est courte et qu'un enfant pourrait le dépasser. Gare cependant aux apparences, car s'il n'est pas très grand, il n'en demeure pas moins que nul n'a su l'attraper jusqu'à présent. En outre, la rumeur est aguicheuse et beaucoup d'aventuriers se sont déjà lancé à la poursuite du nabot. Il serait mal avisé de les ignorer.
Récompenses prévues : Objet inconnu + Informations ou objets venant éventuellement des autres aventuriers
Nombre de personnes impliquées : Deux (Euros + Keith Walderen)


Sur les falaises à moitié gigantesques d'Ashenwall, d'aucuns racontent qu'on se perd aisément dans les blizzards et les vallons vertigineux. Ces montagnes de glace sont réputés pour les pièges qu'elles tendent aux importuns qui osent croire qu'ils sont à la mesure des immensités de la nature : ces ignares qui, sans expérience, s'attaquent aux pics enneigés avec le culot qu'on sait de l'aventure juvénile (car ce sont majoritairement les jeunes louveteaux qui prétendent à grimper les plus grandes dames), ces enfants de la vie encore immatures finissent par trouver, à défaut des hauteurs, les profondeurs abyssales des ravins qui les engloutissent. Ces ravins, sombres pentes, sont en quelques sortes des ogres camouflés dans la falaise qui jouent à la succube : ils se tapissent dans l'ombre, et ils appellent le jeune prétendant à tenter le diable, proposent de plus âpres escalades et mettent au défi ces louveteaux belliqueux pour un combat plus épique, une prouesse plus noble. Ils déploient leur gorge dans le fond de la montagne, et attendent avec la patience d'un philosophe que l'audacieux trouve le mauvais appui, celui-là sur lequel il glisse, celui-là qui le fait choir aussitôt et l'entraîne invariablement vers l'estomac du monstre qui collectionne encore les squelettes enchevêtrés de ces imprudents.

Les montagnes enneigées d'Ashenwall ont ce quelque chose de terrifiant. Outre le froid qui lui mord la chair, Keith sent bien que ces falaises sont comme des créatures immenses qui le guettent. Être devant elles, c'est vouloir les vaincre, mais c'est aussi vouloir le péril : c'est comme entendre un chant des sirènes et se plaire à l'écouter. C'est savourer le défi sans considération, c'est mettre les pieds directement dans l'embuscade. Mais l'Apôtre de la Nuit se fiche de la menace qui lui fait face. Il n'est pas de ceux qui ignorent le danger, mais il est de ceux qui s'en protègent. Il dispose pour se défendre d'une arme que peu d'élus possèdent : la Déesse.

- Ô grandes Dames, sombres Dames, soyez sans craintes, je ne suis pas de ces prétendants malhabiles qui souillent du pied vos falaises sans respecter votre nom. Voyez en moi le vagabond, l'homme de passage, qui ne demande qu'à vous honorer, vous qui êtes les filles de celle que je vénère et à qui j'ai prêté allégeance, celle qui règne sur chaque arbres, sur chaque fleurs, sur chaque atomes, notre Déesse. Ceux de mon espèce sont modestes et sans histoires ; ils ne demandent que votre bienveillance et votre hospitalité. Je suis aujourd'hui en mission pour notre Vénérée, et pour cela je dois poser le pied chez vous : ceci n'est pas une offense. Je vous prie Mesdames de bien vouloir ouvrir vos chemins à l'homme de Foi.

Ce type de discours, Keith en a l'habitude. Il aime à contempler le paysage, à honorer chaque choses que la Mère a si bien faite par les louanges qu'elles méritent. Il est en cela noble et digne, bien que son dessein ne soit pas si pur qu'il le prétende.
Le mage noir a depuis peu entendu la rumeur qui s'est levée dans les villages voisins, quand bien même il était de passage pour transmettre le culte du Cataclysme. Tandis qu'il envisageait simplement d'expliquer les tenants et aboutissants de son affaire, croyant fermement à la venue du Dragon comme à une délivrance et tentant de rassembler le plus de sympathisants possibles à cette idée, il avait eu écho de la provocation ouverte de celui qu'on affublait de plusieurs surnoms : le Nabot des montagnes, le Nain des neiges, le Court-Sur-Pattes des hautes dames, ... autant d'expressions pour désigner ce qu'on ignorait en fait. Car si beaucoup de randonneurs de l'extrême avaient aperçu dans les montagnes dangereuses la silhouette d'une moitié d'homme, peu d'entre eux pouvaient honnêtement décrire son apparence. L'ermite était trop fugitif et rapide : ses petites jambes accrochaient trop bien les pentes pour qu'on puisse le rattraper. Le dernier traqueur des neiges revenu au village avait cependant raconté que la créature parlait ostensiblement, et connaissait bien la langue. Keith avait rencontré ledit traqueur, et ce dernier avait été très clair : le Nabot des montagnes l'avait missionné pour faire éclore la rumeur selon laquelle il possédait un objet précieux ayant appartenu à Oona. C'est cela qui avait éveillé un vif intérêt chez le mage.

Oona était l'une des plus célèbres magiciennes du monde avant le Cataclysme. A Haut-Le-Fort, elle avait formé nombre d'adeptes. Elle était réputée par ailleurs pour être l'une des plus puissantes du vaste monde : elle était celle qui possédait le Tome de la Destruction, une relique sacrée que beaucoup convoitaient, aujourd'hui disparu avec son ancienne maîtresse. Keith, en tant que mage noir, ne pouvait ignorer cette relique : l'avoir lui permettrait d'étendre son joug sur n'importe quelle nation. L'idée que l'objet précieux détenu par le Nain des neiges puisse être cette relique était trop aguicheuse pour être ignorée. Quand bien même cela eusse pu être autre chose, il appartenait tout de même à Oona, et l'Apôtre ne pouvait l'ignorer. Aussitôt qu'il eut vent de l'histoire, il expédia un courrier à l'Eglise expliquant l'importance de sa mission : s'il s'avérait que la chose détenue par la créature était du domaine de la magie profane, il fallait absolument que les hommes de Foi mettent la main dessus, au risque d'être attaqués par des cultes hérétiques. Cet artefact devait être sous protection et autorité religieuse ; en l'occurrence, celle du Frère Walderen.

Conscient du risque encouru et de la difficulté du périple, car la convoitise s'était étendue aussi vite que la rumeur, Keith exigea que l'Eglise engage quelqu'un qui pourrait à la fois le protéger mais aussi débusquer l'ermite des montagnes.
On lui parla alors d'un homme répondant à ses critères. On lui donnait le nom "d'Euros".
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MessageSujet: Re: Un cache-cache grandeur nature [Aventure] [Euros & Keith]   Un cache-cache grandeur nature [Aventure] [Euros & Keith] EmptySam 7 Nov - 15:36

Seuls les aveugles et les fous pouvaient ignorer la beauté des froides montagnes d'Ashenwall. C'était la nature dans une de ses formes les plus pures. Si les jolies et tempérées forêts des Ellès étaient la Mère Nature, qui nourrissait et aidait à grandir, Ashenwall était la Nature Sauvage, froide et cruelle. Euros sentait une sorte de lien, de ressemblance de cœur entre lui et cet endroit. Aucun compromis, imperturbable et ne laissant pas la civilisation installer son poison en son être, cette forme de Nature était une facette du sauvage. C'est sûrement pourquoi il avait décidé de s'y attarder.

« Malheureusement » pour elle, Euros était tout autant la douce forêt des Ellès que la froide montagne d'Ashenwall et n'aimait pas voir le rare voyageur perdu mourir sans rien faire. Par deux fois, il avait ramené des voyageurs a moitiés congelés vers la ville la plus proche. On l'y avait guidé vers un grand édifice de pierre, personne ne voulant s'encombrer de pauvres hères à moitié morts et visiblement sans le sou.

Étrangement, l’appréhension qu'Euros avait en entrant dans le grand piège de pierre s'était presque totalement envolée. Il y régnait une chaleur pas seulement physique mais aussi spirituelle. Était-ce l'odeur des bougies où de l'encens qui brûlait ? Le doux murmure des personnes à genoux qui semblaient parler seules ? Euros ne saurait le dire. Tout ce qu'il s'avait, c'est que les habitants de cette étrange demeure avaient accepté d'aider les perdus sans la moindre compensation financière. La perplexité d'Euros devant tant de gentillesse avait fait rire ceux qui s'étaient décrits comme des prêtres. Selon eux, tout le monde était un enfant de la Déesse et méritait compassion et salut.

Euros avait vaguement entendu parler de la Déesse par son père. C'était sensé être une sorte de personne dans le ciel qui avait créé le monde. Euros y avait réfléchi parfois et avait atteint une conclusion. Quelqu'un qui avait créé la nature et le bien ne pouvait pas être foncièrement maléfique, mais c'était la même personne qui avait créé le mal. Euros avait donc décidé que pour l'instant cette Déesse semblait ne pas s’intéresser à Euros et que c'était aussi bien comme ça.

Lors de sa deuxième visite, Euros avait parlé longuement avec les prêtres. Les hommes de foi avaient raconté au sauvage la nouvelle légende en vogue qui voulait qu'un artefact de grande puissance était caché quelque part dans les montagnes, ce qui expliquait la recrudescence de personnes tombant proie au climat. Euros n'en avait cure. Certes, il sauverait ceux sur qui il tomberait, mais quand un homme décide d'affronter les éléments, il doit accepter de perdre.

En apportant une troisième victime prise d'engelures, un des prêtres vint parler en privé à Euros. Il lui raconta qu'un ponte de l'église venait pour essayer de récupérer l'artefact et qu'il aurait besoin de son aide. L'église était même prête à payer le sauvage pour son aide. Il était non seulement une des rares personnes à toujours revenir de ses excursions dans le grand froid, mais aussi la seule avec assez de charité pour rapporter ceux qui tombaient dans les pièges de la nature. Tout d'abord, il répondit par la négative. Si quelqu'un veut chasser quelque chose, que ce soit un animal ou un objet, il devait prouver sa valeur en réussissant seul. Le fait qu'il avait de l'argent ne devait pas aider le religieux à obtenir ce qu'il voulait. Tout les hommes sont égaux devant la nature.

La quatrième qu'il sauva changea son avis. Une fois arrivé à l'église, Euros remarqua que le voyageur avait dans son sac la peau de bébés bouquetins. Quel fou Euros avait été de penser que les voyageurs ne faisaient que tenter de traverser la montagne. Il était maintenant évident qu'en tant que bons « civilisés », ils n'hésitaient pas à prendre sans comprendre.


La seule façon d’arrêter ce flot de fous était de faire taire la rumeur. Euros retourna auprès du prêtre qui l'avait accosté la fois précédente. Il acceptait d'aider l'homme d'église qui arrivait à trouver cet artefact maudit. C'était la seule façon d’arrêter le flot d'abrutis. Ravi, le prètre lui offrit l'asile le temps que le frère Walderen arrive.
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Keith Walderen

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MessageSujet: Re: Un cache-cache grandeur nature [Aventure] [Euros & Keith]   Un cache-cache grandeur nature [Aventure] [Euros & Keith] EmptySam 7 Nov - 18:36

Aldius Servante, surnommé Ald pour ceux qui le connaissaient de près, était prêtre depuis trois dizaines d'années. Il avait cette particularité d'être des seuls religieux s'autorisant des familiarités avec les autres sympathisants de la Foi, qu'ils soient élus de la Déesse ou non. Il aimait à avoir ce rapport intime et complice avec ceux qui venaient se confesser à lui, ou encore lorsqu'il s'entretenait avec d'autres hommes de son statut. Le Cataclysme n'avait rien changé à l'affaire et ne faisait qu'alimenter au contraire sa popularité autour des montagnes d'Ashenwall.
Ald avait élu domicile dans cette petite église bâtie au pied des montagnes : nombre de randonneurs et alpinistes aimaient à réciter quelques psaumes avant de se lancer dans la grande aventure. D'autres, revenant des Grandes Dames, trouvaient refuge sous son hospice, pour une nuit la plupart du temps, pour quelques jours parfois. Propriétaire d'une certaine fortune, Ald avait fait son beurre sur la charité de ses sympathisants : tout homme qui avait demandé asile s'était vu si bien traité par cet homme bienveillant qu'il tenait à rembourser ses dettes. Le prêtre profita de dons considérables pour se mettre dans le confort, d'une manière telle qu'il n'avait jamais eu envie de quitter cette petite église pourtant si marginale. La venue du Dragon ne lui causa, par miracle, aucun tort, et pour lui rien n'avait changé, sinon la misère ambiante qui régnait sur toutes les plaines d'Ashenwall.

Ce religieux si hospitalier et altruiste rencontra pourtant une limite quant à ses habitudes de familiarités : Keith Walderen. L'Apôtre de la Nuit n'était pas un plaisantin et tenait à garder une distance entre lui et les autres, quand bien même ils partageaient un idéal et une culture semblables. Le mage noir incarnait si bien l'autorité de l'Eglise qu'il avait fait pâlir Ald à son premier contact : le marginal comprît très vite qu'il n'avait pas le droit de faire un pas de travers. Aussi, quand il reçut la visite de l'Apôtre, se tortura-t-il à satisfaire ses besoins du mieux possible, et avec grand soin. Le Frère Walderen était réputé parmi les hommes d'Eglise pour être l'un des moins enthousiastes, et mieux valait l'avoir dans son filet que dans le navire d'en face.
Le mage noir connaissait les usages peu orthodoxes du Frère Aldius Servante. Les autres Frères de religion tombaient vite dans le piège de la familiarité avec lui, et beaucoup aimaient à partager cette tradition, parlant de "Ald" au lieu de parler du Frère Servante. Cela ne plaisait guère à l'Apôtre de la Nuit, car cette façon d'être donnait de la Déesse une image trop douce ; pour ne pas dire une image de faiblesse. Keith était aux antipodes de son confrère, et pourtant il le respectait pour sa fidélité sans failles. Par ailleurs, il n'avait rien eu à redire de son investissement dans les tâches qui lui avaient été confié. Keith était arrivé au soir et avait profité d'un long sommeil dans l'établissement ; au réveil, son traqueur était déjà là, prêt pour l'aventure. Il avait lui aussi profité de l'hospitalité du Frère Servante.

Aussitôt que l'émissaire de la Foi eut aperçu la Bête, que le prêtre lui avait présenté la veille comme étant "Euros", il avait étudié de près le sujet : une montagne de muscles saillants, travaillés par la nature, se dressaient devant lui comme un bouclier humain. La puissance animale qui se dégageait du sauvage incarnait la barbarie, la chasse, la prédation. La crinière rouge dudit animal tombait sur ses épaules charpentées, évoquant dans sa débâcle et sa nonchalance quelque chose d'encore plus fauve. Keith imagina la Bête comme un animal de compagnie, comme un chien de chasse prêt à déchirer le premier gibier tombé sous sa patte. Euros était indiscutablement l'homme qu'il lui fallait.

- Bonjour, Frère Euros, dit le mage noir en inclinant légèrement son buste, je suis enchanté. Je suis Keith Walderen, Apôtre de la Nuit et Gardien de la Foi ; je vous remercie d'avoir proposé vos services pour la Religion. Soyez assuré que notre Vénérée nous a béni pour cette aventure et qu'elle verra d'un bon oeil votre fidélité.

Il y avait dans l'expression de l'Apôtre quelque chose de noble et de précieux. Keith était réputé pour sa grâce et son élégance, d'une part, et pour ses yeux d'autre part. Lorsqu'il se redressa, il plongea ces derniers dans ceux du Fauve, le mettant en joue pour exprimer sa force de caractère : le regard cristal de l'émissaire avait quelque chose de saisissant, quelque chose qui déshabillait la plupart des hommes. Il était à la fois beau et glacial : ces yeux-là étaient semblables aux montagnes enneigées d'Ashenwall, et ils donnaient autant de vertige qu'une chute éternelle dans les profondeurs abyssales des gorges de ses dernières. La manière qu'il avait d'observer la Bête indiquait clairement l'intention du religieux : il voulait le dompter.

- Nous partirons dès que mes effets auront rassemblé par le Frère Servante. Selon ses dires, vous êtes déjà bien informé sur le fond de notre mission ; nous ne perdrons donc pas de temps, Frère Euros. J'espère que vous serez à la hauteur de votre réputation.

Lui lança-t-il sur un air de défi, avant que de s'apprêter à quitter le domaine avec lui pour prendre la route périlleuse des Grandes Dames.
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MessageSujet: Re: Un cache-cache grandeur nature [Aventure] [Euros & Keith]   Un cache-cache grandeur nature [Aventure] [Euros & Keith] EmptySam 7 Nov - 20:59

Frère ? De quoi l'arrivant parlait il ? Personne n'était le frère d'Euros. Il avait un père, et c'était tout. Ou bien, peut être que … Dans ses souvenirs, Euros pouvait entendre les prêtres s’appeler comme ça entre eux. L'homme qu'il devait escorter, ce … Walderen, pensait qu'il faisait partie de l'église ? Il allait falloir mettre ça au point.

Pendant qu'il discutait avec le prêtre qui habitait dans l'église, Euros en profita pour examiner son fardeau. Il avait l'air … fragile, mais inflexible. C'était un sentiment assez difficile à expliquer. Physiquement, n'importe laquelle des personnes ici présentes aurait pu le plier en deux. Cependant, dans leurs interactions, tout le monde semblait craindre l'homme et le manipuler comme s'il était fait de verre.

Euros ne comprenait pas. Dans une armée, de ce qu'il savait, celui qui était le plus fort était le chef. Le meilleur à l'arme, celui qui fait les meilleurs plans, celui qui a le plus survécu. C'était le genre de choses qu'Euros pouvait comprendre. C'était quantifiable. Mais pour un religieux, qu'est-ce qui était mesuré ? La force de la prière ? Celui qui était capable de se recueillir le plus longtemps ? Interrogations, interrogations.

En tout cas, Euros ne pouvait pas dire qu'il était grand fan du « frère » Walderen. Cela était sûrement dût au rejet naturel de l'autorité qui habitait le sauvage. Qu'un homme qui passait son temps à aider les gens doivent plier le genou devant quelqu'un dont les habits et l'affectation semblait indiquer que l'aide du prochain n'était pas son fort dépassait Euros. Intérieurement, Euros se dit qu'il allait devoir le mettre à l'épreuve. Être un caïd dans les murs d'un monastère était une chose simple, l'être dans la nature sauvage était un poil plus compliqué.

Le religieux planta longuement son regard dans celui du sauvage. Le contraste entre les deux était assez incroyable. Les yeux de glace du prêtre évoquaient le froid et la cruelle justice des montagnes, un hiver rude, alors que le regard d'Euros évoquait tout l'opposée, la sauvagerie indomptable des forêts des Ellès. Étrangement, Euros ressentit comme une fraternité envers le religieux. Il était clair qu'ils étaient tout deux des prédateurs. Cependant, les similitudes s’arrêtaient là. Euros n'éprouvait que peu d’intérêt pour le prêtre. Il n'était qu'un outil, un moyen de débarrasser la nature des gêneurs. Il ressentait par contre une drôle de volonté derrière le regard du frère. Comme s'il voulait dompter Euros, lui montrer qui était l'alpha entre les deux. Ne savait-il pas qu'une fois l'ascension commencée, il ne pourrait survivre qu'avec l'aide d'Euros et que personne ne le saurait jamais si le sauvage décidait de laisser le religieux dans une tombe glacée ?

Inconsciemment, Euros sentit le besoin de prouver au religieux qu'il était bien plus que capable de remplir sa mission. Si cela était le but que le prêtre avait en lançant ce petit concours de regard, Euros ne le saurait jamais et ne s'en inquiétait même pas.

« Nous partirons dès que mes effets auront rassemblé par le Frère Servante. Selon ses dires, vous êtes déjà bien informé sur le fond de notre mission ; nous ne perdrons donc pas de temps, Frère Euros. J'espère que vous serez à la hauteur de votre réputation. »

Espérons pour vous, pensa Euros. Il ne se croyait pas invincible, loin de là, et la nature a le don de créer mille et un pièges pour l'aventurier, quelque soit son niveau, mais il savait que si quelqu'un devait souffrir du manque de savoir d'Euros, se serait sûrement celui qui n'a pas vécu toute sa vie à l’extérieur, si vous suivez mon mode de pensée. Avant de s'avancer pour partir, Euros prit la parole.

« Hey ! Euros, pas frère. Petite chose à mettre au clair avant de partir. Walderen besoin de moi. Pas l'inverse. Peut survivre dehors sans soucis. Pas vous. Prenez juste des vêtements secs et une gourde. Ici, église, vous le clergé. Dehors, moi le clergé. Voulez votre objet ? Écoutez avec attention ce que je dis. Moi le guide. Moi qui décide. Si pas d'accord, pouvez partir seul. M'en fout. »

Euros s'avança vers la sortie.

« Veut pas être agressif. Dehors, travail d'équipe. Vous grand prêtre. Moi sauvage. Dehors, vous et moi sont humains. Souvenez vous en. »

Le sauvage s’arrêta à la hauteur de Keith et lui tendit la main.


« Vous okay avec ça ? Partenaires ? »
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Keith Walderen

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MessageSujet: Re: Un cache-cache grandeur nature [Aventure] [Euros & Keith]   Un cache-cache grandeur nature [Aventure] [Euros & Keith] EmptyJeu 12 Nov - 20:43

La Bête ne brillait peut-être pas par le vocabulaire mais elle avait tout de même une certaine répartie. Le fauve qui tenait tête au prêtre avait ce quelque chose de sauvage qui rendait le dressage difficile, voire dangereux. L'expression du mâle à la chevelure de feu évoquait une attitude volcanique et, au regard des propos avancés et de son gabarit, Keith comprît qu'il n'était pas tout à fait dupe et qu'il valait mieux le prendre avec des pincettes. Le prêtre ne pouvait pourtant se résoudre à considérer l'animal comme indomptable ; il n'avait pas suffisamment de sobriété dans son caractère, à présent, pour accepter l'échec. Vouloir dompter Euros, c'était vouloir boire le calice jusqu'à la lie ; mais Keith connaissait déjà les excès depuis qu'il avait mis le pied dans la magie noire, et jusque-là cette avarice ne l'avait jamais ébranlé. Au contraire, ce désir si puissant de s'emparer des forces au-delà des frontières faisaient de lui quelqu'un de redoutable ; tel l'ancien souverain tyrannique, Galdion, le prêtre voyait les terres toujours plus loin, toujours plus grandes, et son appétence naturelle à tout diriger ne faisait que grandir proportionnellement à la constatation d'un potentiel florissant. Plus le prêtre accumulait de victoires, plus il prenait confiance en lui ; plus il prenait confiance en lui, plus il s'engageait dans de périlleuses aventures. La soif de conquête est un terrible tonneau des Danaïdes dans lequel les avares se gavent jusqu'à ce que la panse soit en tension maximale ; à terme, ils n'attendent que d'exploser naturellement.

Keith considéra l'agressivité du fauve avec une finesse exemplaire, et plutôt que de s'embourber dans sa fierté, il serra la main d'Euros en guise d'accord. Il empoigna la dextre de la Bête avec vigueur, cherchant à prouver sa force de caractère, mais sa force était ridicule face à celle de son agoniste ; il se ravisa rapidement en retirant sa main dès que le pacte fut conclu.
Ceci dit, une poignée de main, c'est peu de choses. Le prêtre était habitué à mentir, de par son statut presque politique et ses déviances naturelles, intimes et secrètes, et s'il accepta de coopérer, il n'envisageait pas cependant de relation réellement égalitaire. Il voulait que cette Bête lui appartienne. Avoir Euros pour chien d'attaque promettait de beaux jours ; le colosse apprivoisé écraserait quiconque se mettrait sur le chemin du religieux et susciterait, sans nulle doute, une crainte populaire fracassante. C'était un instrument critique pour la construction de son culte de la Terreur, dont la fanatique voulait être l'artisan, le peintre, le poète. Il écouta les propos du sauvage avec sagesse et attention, par respect pour l'homme ; mais déjà son esprit s'était épris de passions oniriques et idéalistes.

Sitôt que les effets furent déposés à l'entrée du bâtiment, les deux mâles dominants engagèrent leur course vers les sommets épiques des montagnes vertigineuses d'Ashenwall. Keith salua le Frère Servante avec la politesse de l'homme de Foi, mais il ne s'attarda pas dans la cérémonie : cet hôte ne représentait que peu de choses dans les désirs de grandeur du fanatique.
Malgré son manteau épais couleur d'ébène, l'homme au regard d'hiver tremblait de froid et accusait mal le climat si mal-avenant des neiges d'Ashenwall ; pourtant, il n'exprimait pas son mal, de peur de passer pour un couard devant la Bête ardente, que rien ne semblait secouer. Il y avait dans l'allure du sauvage quelque chose d'héroïque que le prêtre ne possédait pas ; fort heureusement, il était plus cultivé et, s'il ne brillait par le physique, il essayait de faire basculer le rapport de force en sa faveur par la finesse d'esprit. Marchant silencieusement sur les sentiers glissants et torsadés des monts glacés, luttant contre le vent et le froid, il fut le premier à ouvrir la discussion :

- Euros, vous me semblez quelqu'un d'exception ; le genre d'hommes qui ne craignent pas l'épée ni le poison. On vous mettrait dans la cage aux lions que vous pourriez dormir en paix : ils plieraient devant vous en réalisant que d'un seul geste vous pourriez leur casser la nuque ! Des prêtres comme moi ayant grandi entre les murs de la religion auraient fort à vivre pour avoir votre trempe et votre force ; dans notre communauté, nos corps ne sont guère aussi bien travaillés que le vôtre. Mais nous sommes redoutables de caractère ! Et nous avons des convictions, un idéal ! Avez-vous quelque idéal, Euros ?

Sur cette dernière question, avant de le laisser répondre, le prêtre sortît de son manteau un petit collier de perles précieuses, chose acquise par hasard sur les décombres laissées par le massacre du Dragon. La chose était onéreuse mais appartenait à l'Eglise ; le prêtre l'avait pourtant subtilisé pour offrir aux sympathisants une image de luxe.

- Voyez-vous ces bijoux, Euros ? Ils valent une fortune. Mais je pense qu'à ma manière, vous ne vous intéressez pas aux biens matériels ; d'après ce que j'ai entendu dire par le Frère Servante, vous préférez mettre votre puissance et votre expérience au service des autres, sans rechercher le gain pour autant. Nous aspirons au même dessein, camarade : notre priorité est de guider les hommes et je suppose que vous rêvez, tout comme moi, d'un monde meilleur, où chacun saurait où se rendre sans mettre les pieds dans le bourbier, en respectant tout ce qui l'entoure, dit-il en faisant de grandes gestes. Vous montrez la voie à ceux qui s'égarent dans les routes tumultueuses des montagnes glacées d'Ashenwall, lança le prêtre en pointant les monts, je montre la voie à ceux qui s'égarent dans les méandres de la pensée et de l'ignorance, compléta-t-il en pointant sa tempe. Je rêve de pouvoir, Euros. De pouvoir guider le monde en enseignant à chacun comment nous pouvons vivre en harmonie avec la nature que la Déesse a créé. Toute cette vie, tous ces paysages, c'est un bien merveilleux : nous devons apprendre à respecter ce qu'on nous a offert.

Ayant dit ces mots, le prêtre regarda le prédateur avec un regard plein de convictions ; il avait certes camouflé ses ténèbres derrière de belles paroles, mais son discours se rapprochait réellement de ses motivations intimes. La réalité était moins belle que son discours : il était convaincu que pour parvenir à ses fins, il devait utiliser la peur, et pour cela, il fallait accepter de recourir à des méthodes peu orthodoxes. Il avait la certitude que l'enseignement ne suffisait guère s'il était trop idyllique ; il fallait l'enrober d'une certaine violence pour qu'il soit efficace. Pourtant, son avarice n'était pas si terrible que ça. Ce monde meilleur, il le voulait sincèrement, même s'il fallait faire le mal pour l'avoir. La manière d'agir n'était, au fond, qu'un détail.
Cependant, tenant l'oeil du fauve, il doutait de la clarté de son message : peut-être avait-il utilisé des mots trop savants pour un esprit aussi limité que celui du sauvage.
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MessageSujet: Re: Un cache-cache grandeur nature [Aventure] [Euros & Keith]   Un cache-cache grandeur nature [Aventure] [Euros & Keith] EmptyVen 13 Nov - 14:32

Il y avait quelque chose d'amusant dans la poignée de main du religieux. C'était comme si, pendant une fraction de secondes, il avait tenté de lutter avec Euros sur le plan physique. Et, comme l'homme citadin face à la majesté de la nature, il avait vite abandonné le combat. Intérieurement, Euros espérait que Keith en aurait un poil plus dans le ventre. Il était hors de question de devoir le traîner. Il avait accepter d'être guide, pas d'être baby-sitter.

Traverser de telles terres dévastées était un travail nécessitant la plus grande concentration. Ce qui servait de route était un assemblage branlant de pierres polies par l’érosion et le gel et le moindre pas pouvait entraîner la chute et la blessure, ce qui renverrait directement la petite expédition dans les cordes et, sans savoir vraiment pourquoi, Euros avait vraiment envie de se débarrasser du prêtre au plus vite. Peut être était ce quelque chose dans sa posture ou dans sa démarche qui mettait Euros mal à l'aise. Pour un sauvage comme Euros, l'apparence du prêtre était trop « parfaite », a défauts d'autres mots. Jamais cela pourrait traverser l'esprit d'Euros qu'on puisse réellement se tenir aussi droit, aussi bien. C'en était assez dérangeant, mais aussi étrangement attractif.

Il n'y avait rien a dire, le religieux était un alpha dans sa meute. Mais pas le genre d'alpha auquel Euros était habitué. Les alphas qu'Euros avait connu étaient des animaux. L'alpha était le plus grand, le plus solide. Cet alpha là semblait maintenir sa place en haut de la meute par la parole et la prestance. C'était un sentiment assez nouveau et un peu dérangeant pour Euros. Son père l'avait souvent mis en garde face aux beaux-parleurs et aux hommes de pouvoir pouvant retourner le cœur d'une foule en quelques mots bien placés, mais Euros ne pouvait pas s’empêcher d'avoir une partie de lui passivement convaincue par le prètre.

Pour se changer les idées, Euros réfléchit au cheminement du voyage. Pour l'instant, le chemin était praticable à pieds, mais il ne pouvait pas parler de la suite du trajet. Le soucis était dans l'utilisation de leurs ressources. Prendre un détour par une forêt était une possibilité. Ils pourraient s'y fabriquer de quoi voyager plus facilement comme des skis primitifs ou des bâtons de marche, mais aussi chasser de quoi se faire une réserve de graisses. Le désavantage est qu'ils n'avaient pas l'énergie illimitée. Chaque calorie consommée et chaque once de fatigue créée pourrait s’avérer critique dans un moment où leur vie en dépendait. Fort heureusement pour sa réflexion, l'homme semblait d'être mis dans l'idée de faire un petit discours. Le vent glacé commençait à apporter quelques flocons. Drôle d'endroit pour discuter. Toujours dans sa réflexion, Euros l'écouta d'une oreille.

"… On vous mettrait dans la cage aux lions que vous pourriez dormir en paix : ils plieraient devant vous en réalisant que d'un seul geste vous pourriez leur casser la nuque ! …"

Euros réprima un ricanement. Si il le mettait dans la cage aux lions, ce seraient les lions qui dormiraient en paix, sachant que leurs tortionnaires humains ne les embêteraient pas tant que leur frère humain était avec eux.

"… Et nous avons des convictions, un idéal ! Avez-vous quelque idéal, Euros ? …"

Pas vraiment, à y réfléchir. Euros était une pierre qui roule. Il n'avait pas d'aspirations particulières dans la vie. Juste découvrir le monde et vivre la vie comme il l'entendait. Il laissait les idéaux aux gens qui avaient du temps à perdre avec ça.

"… Voyez-vous ces bijoux, Euros ? Ils valent une fortune. Mais je pense qu'à ma manière, vous ne vous intéressez pas aux biens matériels …"

Hum. Si il ne s’intéressait pas aux biens matériels, pourquoi s'encombrait-il d'un poids en trop ? Prenait il cette expédition comme une blague ?

"… Nous aspirons au même dessein, camarade : notre priorité est de guider les hommes et je suppose que vous rêvez, tout comme moi, d'un monde meilleur, où chacun saurait où se rendre sans mettre les pieds dans le bourbier, en respectant tout ce qui l'entoure …"

Euros eut un peu de mal à comprendre ce passage. Pourquoi parlait-il de dessin ? Euros n'avait pas de dessin sur lui. Ou bien pendait il que ses cicatrices étaient des tatouages ? Et puis, pourquoi le prêtre voulait guider les gens ? Il existait un ordre de religieux écologistes et en communion avec la nature ? Ce serait surprenant, mais intéressant. Euros fit une note mentale de demander a son compagnon plus d'informations sur le sujet quand ils seraient rentrés.

"… Je rêve de pouvoir, Euros. …"

L’œil du sauvage se voilà. Il aurait du s'en douter après tout. Non, il ne parlait de prêtres forestiers écologistes cools, mais de guider le peuple de façon directe, de les diriger. C'était un appétit qu'Euros non seulement ne comprenait pas, mais détestait. Que ce soit pour le bien ou pour le mal, nul homme n'avait le droit de diriger son frère. Pour Euros, il était impératif qu'un humain puisse choisir sa voie sans déranger les autres. Au fond, il savait bien que parfois, une guidance était nécessaire, mais pas plus.

"Humpf."

Le sauvage grogna légèrement pour montrer qu'il avait plus ou moins compris où voulait en venir le prêtre, même si son visage montrait l'inverse. Euros avait du mal à comprendre comment un frère d'une personne aussi gentille que le prêtre du village pouvait vouloir ça. Non, il avait définitivement du mal comprendre. Peut être voulait il juste aider les gens, pas les guider directement.

"Cherche pas à guider les gens. Juste pas laisser mourir quelqu'un devant moi, c'est tout. Suis pas un héros comme vous, vouloir aider tout le monde. Nature, c'est laisser chaque plante pousser comme elle veut."

La voix d'Euros était creuse, presque mécanique. Il avait presque l'air convaincu par le prêtre, mais dans son regard n'apparaissait pas la lueur de conviction et d'intelligence qu'on aurait pu y attendre. Instinctivement, comme souvent quand présenté devant quelque chose qui dépassait son entendement, Euros s'était retranché dans une version plus simple de l'univers.

"Passer par les bois. Chercher bâtons et nourriture."

Sans attendre la réaction du prêtre, il avança. Il avait besoin de temps pour digérer complètement les paroles du religieux.
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MessageSujet: Re: Un cache-cache grandeur nature [Aventure] [Euros & Keith]   Un cache-cache grandeur nature [Aventure] [Euros & Keith] EmptyMer 18 Nov - 19:47

Quand on prétend qu'heureux sont les simples d'esprit, il n'est pas difficile d'identifier Euros comme étant l'illustration frappante de cette maxime. L'homme trouvait son plaisir dans les choses les plus simples du monde ; rien que le fait d'être au milieu de la verdure devait provoquer chez le sauvage un profond sentiment de plénitude. A contrario, Keith était un être complexe, torturé par le besoin et l'avidité ; il ne voyait le beau que dans le raffinement et ses rêves de grandeur occultaient tous les plaisirs sobres qu'il aurait pu savourer s'il avait été moins mégalomane. Ce contraste si frappant entre les deux énergumènes reflétait quelque chose de splendide dans le genre humain. Il était la manifestation visible des métamorphoses fabuleuses dont est capable cette espèce si particulière, si bien disposée à l'adaptation : dans la nature, l'homme est un mammifère comme les autres, tel Euros ; dans la civilisation, l'homme est un être social, culturel et conscientisé, tel Keith.

Ce duo si original crapahutait pourtant dans les montagnes avec une certaine harmonie. On eut dit une parodie, tant les deux protagonistes étaient divergents et atypiques, mais il y avait quelque chose de formidable dans cette absurdité : par nécessité, deux personnalités antinomiques parvenaient malgré tout à s'associer, partageant la même cause, le même objectif. C'était inconcevable car aucun des deux n'était prêt à jouer les masques, et chacun donnait libre court à sa façon d'être sans tentative d'accommodations ; mais c'était bel et bien réel.
Pourtant, exprimant par là sa supériorité physique, Euros prenait les devants. Il était évident que la Bête était plus outillée pour marquer son empreinte dans les falaises sans fléchir que le prêtre. Si le colosse enflammé s'était montré conciliant le temps de la discussion, il avait fini par atteindre les limites de son empathie et forçait la cadence, obligeant le religieux à se dépasser. Quand il lui expliqua qu'il était temps d'aller chercher du bois et des vivres, l'Apôtre fut comme soulagé. Il avait droit à un repos bien mérité.

- Je te laisse t'occuper du bois et de la nourriture, je vais nettoyer la zone. Nous fixerons notre premier point d'étape ici après que j'eusse fait ma besogne, dit-il en pointant une surface assez plane mais couverte de neige. Dans l'idéal, j'aimerais que tu trouves du bois sec pour que l'on puisse faire un feu une fois que tu auras conçu de quoi nous abriter. C'est toi le guide, je te fais confiance.

Mais déjà le géant avait disparu, ne prêtant certainement qu'une maigre attention aux invectives de son partenaire. De toute évidence, il ne souhaitait pas s'encombrer des besoins du prêtre, le laissant seul à son sort. Il reviendrait avec ce qu'il voudrait, que cela plaise ou non à Keith.
Le religieux, laissé-pour-compte, sermonnait quelques basses paroles à l'égard du Fauve. Il maudissait son opiniâtreté à lui résister : il aurait pensé qu'un barbare analphabète serait plus simple à soumettre. Assurément, il s'était fourvoyé, et devait réfléchir à une autre manière d'aborder le problème. Il était convaincu qu'il parviendrait, à terme, à en faire son chien de chasse. Dans cette perspective, au milieu des jurons, il évoquait quelques saintes paroles pour bénir son épreuve : autant de prières bienveillantes qu'intéressées.

Seul, il entreprit de balayer la zone choisie. Il donna du pied pour écarter la neige, profitant de l'imperméabilité de ses bottes pour faire la place. Shootant dans le duvet de neige, ou raclant de l'intérieur du pied comme s'il boitait, il avançait autant que faire se peut dans son affaire de ratissage, pour être prêt lorsque le Fauve serait de retour. De petits flocons tombaient du ciel tout en douceur, trop faibles pour pouvoir reconstituer le manteau blanc dont le prêtre cherchait à se débarrasser pour le confort. Mais bientôt sa semelle, continuant de pousser la neige, buta contre quelque chose de solide qui se déplaça d'un pouce. Par curiosité, le prêtre redonna un petit coup de botte dans l'obstacle, qui par son poids ne bougeait guère davantage ; quelque chose de lourd et de solide gisait là, comme une petite boîte laissée à l'abandon. Le prêtre, en y regardant de plus près, distingua une petite hanse noire. Il empoigna cette dernière avec le plus grand soin et tira légèrement dessus pour tenter de la dégager. Mais l'objet était trop lourd et se refusait au moindre mouvement si aucun effort n'était consenti ; acceptant le défi, le prêtre tira plus fort et, aussitôt, il arracha du sol un piège-à-loup d'une taille considérable. Le traquenard aurait pu lui dévorer la jambe s'il avait posé le pied dessus par inadvertance, et il loua la Déesse de lui avoir épargné ce sort. Immédiatement, il sentit le danger peser sur Euros. Il avait peur que ce dernier n'ait déjà été pris en embuscade, et il s'inquiéta tout à coup de son propre sort. Sans le Fauve, il n'irait nulle part.

Une minute durant, il dût réfléchir à la solution la plus pragmatique pour se tirer d'affaire. Trois solutions s'offraient à lui ; la première consistait à partir à la recherche de son camarade, au risque de tomber pour sûr dans un nouveau piège ; la deuxième était de rentrer au bercail sans lui, bredouille, mais il ne consentait pas à avoir fait ces efforts pour rien ; la dernière, et certainement la plus sage, consistait à demeurer en l'état en poursuivant sa besogne, en attendant des nouvelles du Fauve. Dans l'espoir de voir son associé revenir indemne, il décida de se remettre à la tâche. Pour nettoyer la zone, il reprît à nouveau la hanse du piège-à-loup et la souleva d'un coup sec, traînant l'objet derrière lui. Soudain, il sentît que quelque chose venait de rompre dans sa charge, comme s'il avait perdu un bout de mâchoire. Il n'eut pas le temps de se retourner que son sort était déjà scellé : en réalité, le piège-à-loup était un leurre qui masquait un autre piège. Ayant tiré sur le traquenard, il avait rompu le fil qui reliait ce dernier à un système ingénieux de différents leviers : l'erreur décocha une salve d'une dizaine de flèches, dont deux vinrent transpercer l'abdomen du religieux.

Keith, baissant les yeux, constata les deux pointes en saillie de son abdomen, colorées toutes deux de son hémoglobine. Un vertige l'envahît tout à coup et, titubant, il tenta de reconstruire son équilibre et de retrouver ses esprits. Mais le mal était fait ; au bout de quelques secondes, il s'écroula. Son corps inerte gisait au sol, colorant la neige d'une flaque d'hémoglobine. Encore conscient, il sentît une présence au-dessus de lui. Il était guetté depuis le début. Il entendît un ricanement, puis sentît une main épaisse saisir son col. Il perdît conscience tandis que la Chose commençait le traîner derrière elle.
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MessageSujet: Re: Un cache-cache grandeur nature [Aventure] [Euros & Keith]   Un cache-cache grandeur nature [Aventure] [Euros & Keith] EmptyJeu 19 Nov - 17:01

Quand on prétend qu'heureux sont les simples d'esprit, il n'est pas difficile d'identifier Keith comme étant l'illustration frappante de cette maxime. L'homme trouvait son plaisir dans les choses les plus simples du monde : l'or et les parures brillantes devaient provoquer chez le civilisé un profond sentiment de plénitude. A contrario, Euros était un être complexe, torturé par le besoin : il ne voyait pas le beau dans les colifichets et les pierres scintillantes et son amour de la nature occultait les désirs raffinés qu'il aurait pu savourer s'il ne savait pas que tout ce qui était or ne brillait pas forcément. Ce contraste si frappant entre les deux énergumènes reflétait quelque chose de triste dans le genre humain. Il était la manifestation visible des métamorphoses dommages dont est capable cette espèce si particulière, si bien disposée à l'adaptation : dans la nature, le mammifère est un Homme, tel Euros ; dans la civilisation, l'homme est un enfant attiré par les lueurs scintillantes, tel Keith.

En grimpant la montagne, Euros ruminait intérieurement. Si Euros était le guide de haute montagne, il en revenait à Keith d'être le guide en tant que tel. Euros pouvait et comptait faire en sorte que le religieux ne meurt pas, mais trouver un artefact mystico-magique n'était pas du ressort du sauvage et le prêtre ne semblait pas vouloir prendre le lead niveau directions. Euros était parti du principe que le religieux savait plus ou moins où aller. Si ils allaient avoir besoin de ratisser la montagne, ils n'auraient jamais assez de provisions avec eux. Il leur faudrait faire un retour en ville, du moins pour planifier leur action. Euros savait survivre en territoire difficile, mais pas y vivre. Pas si haut.

« Je te laisse t'occuper du bois et de la nourriture, je vais nettoyer la zone. Nous fixerons notre premier point d'étape ici après que j'eusse fait ma besogne, dit-il en pointant une surface assez plane mais couverte de neige. Dans l'idéal, j'aimerais que tu trouves du bois sec pour que l'on puisse faire un feu une fois que tu auras conçu de quoi nous abriter. C'est toi le guide, je te fais confiance. »

En voilà une fort mauvaise idée. Euros n'avait certainement aucune envie de s’arrêter ici. Si le prêtre avait besoin de s’arrêter maintenant, pourquoi pas. Euros était encore assez en forme pour avancer. Mais si ils devaient faire une pause, pas question que ce soit ici. Un terrain plat comme ça, avec peu de neige, c'était la mort assurée. Jamais ils n'auraient le temps de se fabriquer un abri correct capable de résister à une tempête de neige. Soit ils montaient jusqu'à ce que la neige soit plus abondante pour faire un quinzy, soit ils allaient dans la foret. L'aide des arbres faciliterait à bloquer les vents froids et ils pourraient s'installer dans un arbre pour ne pas reposer à même le sol gelé.

Quoi qu'il en soit, pour la chasse, Euros serait mieux seul qu'avec un débutant. Euros ne doutait pas être capable de vitre trouver du gibier. Cela faisait un certain temps qu'il sentait comme une présence autour d'eux. Peut être des loups, même si ils ont tendance à rester à l'écart des humains tant que possible, peut être un cerf. Une fois dans la forêt, Euros trouva rapidement de quoi camper. Une formation rocheuse naturelle enfermée par de grands arbres. Ils n'auraient pas de mal à faire du feu. Non loin, il y avait quelques bosquets d'argousiers qui portaient encore des fruits. Avec la viande séchée qu'Euros avait sur lui, ils auraient de quoi manger le soir. Pas besoin de chasser.


C'est en revenant où Keith était qu'Euros eut une grande surprise. Non seulement il n'entendait plus les psalmodies du prêtre, mais il ne trouvait pas le prêtre en lui même non plus. D'un regard, Euros pu imaginer à peu près une situation. Le piège à loups cassé était précédé d'une trace dans la neige. Peut être le prêtre avait il trouvé le piège et avait tenté de le déplacer ? Pourquoi faire ? Quelques flèches traînaient dans la neige. Était ce un autre piège, ou bien des archers ? Non, vu le nombre de projectiles, un si gros groupe d'archers n'aurait pas pu passer inaperçu. Dernière trace, et non des moindres, une traînée de sang dans la neige. Elle était assez diffuse et légère, mais la neige qui tombait n'avait pas encore recouvert la trace. Le prêtre avait il réussi à tuer quelque chose et avait traîné sa proie ? Était il tombé victime d'un piège ? Il n'y avait qu'une seule solution pour le savoir. Avec moult précautions, le sauvage se mit à suivre la piste.
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MessageSujet: Re: Un cache-cache grandeur nature [Aventure] [Euros & Keith]   Un cache-cache grandeur nature [Aventure] [Euros & Keith] EmptyJeu 19 Nov - 21:15

- Lève-toi, sacripant.

Quelque chose contre son épaule. Quelque chose de solide et répétitif qui le heurte avec un rythme tranquille mais régulier. Une semelle, une botte. On lui donne des coups de pieds. Il ouvre les yeux gentiment, difficilement. Peu à peu le monde se découvre, lentement. Lumière. Chaleur. Confort. Volupté. Là tout n'est qu'ordre et beauté.
Il se remémore péniblement ses derniers instants. Il a l'image du Fauve, assez floue mais perceptible. Les montagnes d'Ashenwall, sa randonné musclée. La neige tout autour. Mais à mesure qu'il ouvre les paupières, il rencontre un nouveau décor. Ici, il fait bon. Il est allongé sur le flanc, couvert par un drap propre. Un feu brûle dans l'âtre, chatoyant, crépitant de ses petites braises légères. Cela peut sembler anodin mais pour le prêtre tout est neuf, alors tout a son importance. Une table, des vases, des couverts. Un toit en tissu. Il bascule son visage vers l'azur ; tout est en toile. Une tente, certainement, mais une grande tente, comme celles qu'il utilise lorsqu'il voyage. Les coups de bottes ont cessé. Quelqu'un se situe derrière lui, debout, patient. Il le guette, sans aucun doute. Une ombre. Une ombre terrible, comme si la mort se penchait encore sur lui.

Le prêtre tente de se redresser pour jeter un regard à son hôte, mais la douleur retient son mouvement. Ses sens s'éveillent et ses plaies aussi. Subitement, il presse sa main contre son abdomen, frappé par le souvenir douloureux de ces deux pointes qui lui ont traversé le tronc. Il touche quelque chose de souple et doux. Des pansements. Le prêtre est en vie. La mort l'a congédiée aussi vite qu'elle l'a invité. Mais après ?
Dans un ultime effort, il parvient à basculer, repoussant le drap qui le tient au chaud. Il glisse sa main contre sa cuisse, et cherche à tâtons. Son couteau n'est plus là, on lui a ôté. L'animal blessé est à la merci de son prédateur. Voilà que les souvenirs éclosent ; il est tombé dans un traquenard tandis que son guide était en vadrouille. Où est-il, l'analphabète ? Il devrait être là à protéger son homme, mais il a pris la poudre d'escampette. Ce lâche le paiera.
Ayant acquis une nouvelle position, il peut jeter un regard crispé à l'ombre. La lumière lui fait encore un peu mal aux yeux, mais il distingue un sourire tyrannique. Le visage de son ennemi est aussi railleur qu'espiègle : il n'inspire aucune confiance. Les yeux cristaux de l'Apôtre se baladent tout autour, cherchant son parchemin. Peut-être sur la table. Qui sait ? De sa position, il ne peut le voir.
Il s'appuie sur son coude pour élever son torse. Trop douloureux, il retombe. Le pied de son assassin vient s'appuyer contre son épaule, le contraignant à rester coucher. Le rebelle est à sa merci, il ne bougera pas. Avec une formidable sérénité, le visage s'approche. Ce sourire est encore plus terrifiant de près.

- Bouge pas, ma poule. Va pas t'faire du mal. On attend juste le grand patron pour qu'tu puisses te remettre sur tes cannes, alors reste tranquille, autrement j'appuie là où ça fait mal.

Le visage de son interlocuteur est tout près. Keith n'apprécie guère cette plaisanterie. Il n'est pas du genre chamailleur, et d'une certaine manière il ne tolère pas le manque de respect. D'ordinaire, le peuple s'adresse à lui en s'inclinant. Ce misérable devrait faire pareil, s'il avait été éduqué avec les manières. Il laisse quelques secondes s'échapper, tentant de retrouver encore un peu ses sens. Petit à petit, il sent ses muscles capables de se contracter, et son esprit devient plus lucide. Il retrouve ses idées, et l'une d'entre elles a son charme. Il murmure quelques mots, très bas, de sorte que l'importun puisse à peine les entendre. Ce sont des versets sataniques. L'autre tourne sa tête, couverte d'une chevelure d'ébène, pour tendre l'oreille. Il laisse paraître sur son visage l'expression du doute.

- T'as quelque chose à cracher bouseux ?

Dit-il en s'approchant davantage. Aussitôt le prêtre voit son opportunité et jette sa main sur le visage de son prédateur, tentant d'enfoncer ses yeux dans leurs orbites. Dans un cri de rage, il se redresse et s'apprête à renverser le tyran quand ce dernier, d'un mouvement vif et puissant, décoche un uppercut dans la plaie déjà douloureuse. Keith lâche prise et s'effondre, pliant les bras sur son torse, précisément où l'importun a frappé. A genoux devant lui, il ne voit même pas venir le coup de latte qu'il lui rend en pleine mâchoire, projetant le religieux sur le dos. Etendu de tout son long, le prêtre accuse le choc et réalise que quelque chose siffle dans son crâne, comme si l'on aiguisait une lame stridente dans son cerveau. C'est l'effet knockout, qu'il découvre pour la première fois. Il tente par ailleurs de retrouver son souffle, car l'impact lui a paralysé les poumons, si bien qu'il ventile péniblement. L'autre, dans un élan de colère, tire une dague de sa ceinture et la pointe sur son agresseur, vociférant des menaces lourdes à l'encontre de celui-ci.
Soudain, la tente laisse passer un courant d'air et les deux adversaires sentent la brise glaciale leur mordre la chair. Quelqu'un est entré.

Relevant la tête, le prêtre voit son assaillant immobile, calmé par la seule présence de cet intrus. Celui-là porte une sorte de casque avec une tête de dragon, et toute son armure est décorée de cet ornement. Il porte un tissu vert inspirant une image de paix et de sagesse, comme s'il était l'écho de la nature. Des cheveux blancs glissent sous son casque et se baladent sur sa nuque, et son regard bleuté a quelque chose d'original, de prodigue. On aurait dit qu'un ange avait pénétré la tente, et son aura avait apaisé tous les démons qui, spontanément, avaient habité les deux bagarreur. Cet ange-là laisse une minute s'écouler sans qu'un mot ne soit prononcé. Son silence semblait tout dire, et il rayonnait tant que personne n'osait y répondre. C'est comme si tout à coup les trois protagonistes avaient été aspiré dans un monde parallèle, comme si le temps s'était suspendu. Une impression qui glaça Keith, qui jusque-là n'avait jamais été capable de faire une telle entrée en scène.

- Je me nomme Endell Ellerius, Capitaine de la Compagnie des Vertueux, dit-il sereinement. Sa voix était pleine de grâce et le prêtre y reconnaissait la noblesse de la chevalerie. Mes hommes t'ont trouvé tandis que tu agonisais dans la neige. Nous pensons que ton corps a été traîné par le Nabot, et qu'il t'a abandonné quand il nous a entendu. Ta survie relève du miracle, car tu serais déjà mort à l'heure qu'il est si nous n'avions pas croisé ta route. Que viens-tu faire ici, étranger ?

Quelque chose dans son timbre était strict. Le Capitaine était sans doute accoutumé à donner des ordres, et sa façon de s'exprimer s'en ressentait : il était direct et froid. Sans scrupule. Keith aimait ce type d'éloquence, car il y voyait une force de caractère remarquable. Pourtant, il peinait encore à retrouver son souffle, et ne put s'exprimer avec autant de trempe que son vis-à-vis. Il tendît malgré tout son bras pour s'assoir, et dès lors il répondit.

- Que la Grâce t'accompagne, Capitaine Elledius. Je me nomme Keith Walderen, celui qu'on surnomme Apôtre de la Nuit. Je suis de ceux qui suivent la voie sacrée que la Déesse a tracé pour nous. Sois bénie ma Mère. Encore une fois tu veilles sur mon aventure, murmura Keith en posant sa paume sur son coeur et en baissant sa tête. Puis, relevant les yeux, il continua. Je suis un émissaire envoyé par mes Frères pour enquêter sur les possessions du Nabot que vous avez évoqué. Une rumeur prétend qu'il se serait emparé d'un objet rare que nous souhaitons placer sous la protection de la Sainteté, de peur qu'il sème le trouble dans le monde.
- Vous êtes vraiment des ravagés du cerveau dans vos églises en pailles. T'crois qu'il joue à quoi le Nabot ? Il a déjà tué trois de nos hommes et cela fait seize jours qu'on essaie d'lui mettre le grappin d'ssus ! C'est une vermine et c'est certainement pas avec tes prières à deux francs qu'il t'aurait épargné !
- Garde ta furie pour la bataille, Grégoire. N'oublie pas que nous sommes en présence d'un homme de Foi, cela se respecte. Ecoutez-moi, prêtre, je pense sincèrement que vous vous êtes fourvoyé en vous mettant sur la route du Nabot. Nous sommes nous aussi à sa poursuite, et comme l'a dit mon camarade, l'affaire est périlleuse. Nous sommes presque quarante soldats à lui faire la chasse, et pourtant nous rentrons bredouille chaque jour que la Déesse fait. Un homme seul se livre à sa propre mort en acceptant le défi de cette créature. Si vous le voulez bien, nous vous escorterons hors des montagnes dès que vous serez rétabli.
- Je refuse. Je suis venu ici pour...
- Ce n'est pas une proposition, prêtre. Nous vous garderons ici du temps que vous vous rétablissiez ; aussitôt que vous pourrez marcher, vous quitterez ces montagnes.

Sur ces dernières paroles, le Capitaine quitta la tente, laissant Grégoire et Keith seuls face au silence. Il avait apaisé les coeurs des deux furibonds et espérait pouvoir tenir le prêtre au calme du temps qu'il soit sur pieds. Grégoire, de toute manière, ne le lâcherait certainement pas des yeux. Quand il retrouva ses quartiers, il fut derechef apostrophé par l'un de ses éclaireurs. L'homme en question était haletant et semblait apporter une nouvelle importante. Elledius l'écouta avec une oreille attentive.

- Capitaine ! Nous avons trouvé des empreintes autour du camp, mais elles n'appartiennent pas au Nabot. Elles sont beaucoup plus larges, je dirais même beaucoup trop larges ! J'ai l'impression qu'on a une sorte de géant qui rôde autour de chez nous ! Que fais-t-on ?!
- Prends dix hommes et capturez-le.

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MessageSujet: Re: Un cache-cache grandeur nature [Aventure] [Euros & Keith]   Un cache-cache grandeur nature [Aventure] [Euros & Keith] EmptyVen 20 Nov - 1:01

La piste avançait sur ce qui semblait être une petite centaine de mètres. Heureusement pour la personne et/ou chose traînée ainsi sur le sol, la couche de neige était assez épaisse pour ne pas laisser le sol à l'air libre. Rocailleux et dur, ce n'était pas le genre de surface contre laquelle on appréciait se faire traîner comme un sac de patates. Euros n'arrivait pas à discerner ce qui avait créé la piste. Il ne voyait pas de traces de pas. Cependant, le manque d'informations était une information en elle même. Soit ce qui tirait avait des petits pas ne dépassant pas la largeur d'épaules du prêtre, soit elle était assez légère pour créer des marques de pas déjà recouvertes par la neige. Quoi qu'il en soit, les choses s’annonçaient sombres pour le prêtre. C'était évident qu'il était le traîné plutôt que le traîneur. Euros pressa le pas.

Au bout de cette petite centaine de mètres, la piste devenait de plus en plus confuse. Le trace de dos disparaissait et donnait naissance à de nombreuses traces de pas. Euros entendit quelqu'un passer près de lui et s’aplatit au sol par réflexe. Il n'avait entendu que les pas d'un homme dans la neige craquante, pas plus. Peut être était ce simplement son imagination, renforcée dans ses idées de persécution par la piste qu'il suivait depuis quelques minutes. Une fois que les bruits, réels ou inventés, se furent tus, Euros se redressa. Cette piste donc, se scindait en deux. D'un coté, des pas plus anciens, très petits, qui semblaient s'en aller de la trace de dos. Le tireur sûrement. De l'autre, c'était plus confus. Deux personnes, peut être trois, qui allaient dans les deux sens. Ils avaient sûrement ramassé le paquet. Si le paquet était le prêtre, il faudrait qu'il suive cette piste, qui s’avérait dangereuse. Euros avait il vraiment envie de se frotter à trois personnes pour sauver la peau d'un presque-inconnu ?

Il poussa un long soupir et examina ses options. Non, le prêtre ne pouvait pas avoir fui du point de départ dans un autre sens que le paquet traîné. Il n'y avait pas de traces de pas autres que celles de leur arrivée au plateau. Scrutant toujours le sol, Euros continua son pistage. L'objectif, pour l'instant, avait changé. Retrouver le prêtre, s'il était encore vivant, et le descendre au village. Ils auraient besoin d'avoir une petite conversation d'homme à homme. Alors qu'il suivait la piste, trop concentré pour faire vraiment attention à ses alentours, Euros remarqua trop tard qu'il était entouré.

Un des hommes, ou plutôt une femme, s'avança vers Euros, lame au poing. Euros leva la main droite et l'agita, comme pour les saluer. Il ne savait si ils étaient amis ou ennemis, mais il savait qu'il était entouré et que si il ne jouait pas avec finesse, il avait de fortes chances de finir en brochettes.

« Bonjour ! Chercher prêtre, a peu près cette taille là ... »

Euros indiqua la taille de Keith avec sa main gauche.

« … Perdu dans forêt, peut être blessé. Sûrement activé un piège plus loin. L'avez vu ? »

La femme au regard dur agita sa main en l'air et rangea son arme avant de prendre la parole. Les autres hommes s'approchaient d'eux, arme au clair.

« Nous avons votre prêtre. Mais j'ai du mal à croire qu'un sauvage comme vous ait affaire avec un membre du clergé. Expliquez vous. »

Volontiers madame. Tant qu'il restait en vie, Euros était ravi de répondre a ce genre de questions.

« Amis a vous, assez proche. Pas envie de se battre, okay ? Prêtre dans ville ne bas, demandé de le conduire dans la montagne. Le blessé, trouvé moyen de se mettre dans le petrin dès que j'ai eu le dos tourné... »

La femme claqua des doigts.

« Peu importe. J'ai pour ordre de vous amener à mon chef. Venez sans causer de soucis et il ne vous sera pas fait de mal. »

Comme si Euros allait se battre. La femme avait l'air digne de confiance, et ses paroles étaient appuyées par le fait que les soldats rangeaient leurs armes.

Le chemin fut assez rapide. Chacune des personnes savaient comment se déplacer en montagne, un changement qu'Euros appréciait assez après avoir du se traîner le religieux. Il fut amené dans un petit camp, assez grand pour faire vivre une petite cinquantaine de personnes se serrant bien. On le dirigea vers la plus grande tente.

Il faisait bon dans cette tente. Euros secoua sa tête pour faire tomber toute la neige qu'il avait accumulé dans ses cheveux, ce qui lui donna un air léonin. Un homme au heaume de dragon se retourna vers lui.

« Euros ? »

Il connaissait son nom. Euros le fixa, l'air dubitatif, avant de faire les connexions. C'était un homme dont il avait su le nom et qui l'avait aidé à descendre un blessé vers le village sur presque un kilomètre, sûrement le temps de s'assurer que le sauvage n'avait pas d'idée néfaste derrière la tête. Ils avaient discuté un peu. Le soldat s'était déridé quand Euros lui avait appris que c'était le quatrième voyageur qu'il ramenait, mais aussi qu'Euros n'avait absolument aucun intérêt envers l'artefact.

« 'Jour. »

Voila qui allait être intéressant.
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Keith Walderen

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MessageSujet: Re: Un cache-cache grandeur nature [Aventure] [Euros & Keith]   Un cache-cache grandeur nature [Aventure] [Euros & Keith] EmptyJeu 26 Nov - 23:53

Keith demeurait immobile, observant son geôlier avec un air de mépris plus que manifeste. Dans la petite tente, le feu crépitait toujours, éclairant les deux visages figés dans un duel acharné. Le toit de l'abri était voûté, accusant le poids de la neige qui, par l'effet de la chaleur, se liquéfiait pour mordre le tissu épais, s'enfonçant entre les mailles pour s'échouer en gouttelettes attaquant les flammes chaudes du brasier, où tombant dans la terre noyée avec le bruit significatif d'une perle qui s'éclate sur une flaque. Le prêtre, trompant l'ennui par la contemplation, comptait chaque gouttes comme des secondes qui, passant inutilement devant son visage imperméable, imprégnait le captif d'un sentiment d'insignifiance. Il détestait l'idée d'être mis sous silence, traité comme un vulgaire enfant. Cette situation lui semblait pathétique, et il commençait à nourrir envers la Compagnie des Vertueux un ressentiment puissant et terrible. S'il était vrai qu'il leur devait la vie, il n'en demeurait pas moins fondamental que lui soit restitué le respect qu'on lui devait. En l'occurrence, Grégoire était le moins courtois des deux visiteurs, et l'Apôtre voyait dans son attitude quelque chose d'outrancier, de provocateur, de profane. Rares étaient ceux qui osaient tenir son regard à sa manière.

Assis dans cette prison de tissu humide, il écoutait les secondes cascadeuses et le vent soufflant au dehors, il tendait l'oreille au craquement des brindilles déchirées dans l'incendie rougeoyant, il entendait aussi sa propre respiration, calme mais fauve. Son regard glacial croisait celui, brûlant, de Grégoire. Ce dernier, ne tenant plus de ce défi puéril, finît par prendre la parole, ayant à coeur de régler quelque chose qui le tracassait depuis qu'il avait, avec les autres éclaireurs, recueilli le corps du prêtre.

- Comme tu clamsais, on t'a déshabillé. On t'a retiré ton couteau, de peur que tu ne l'utilises contre nous, et on a mis de côté un parchemin que tu gardais sous ta veste. C'est c'te connerie qui m'intrigue. C'est quoi les machins qui sont écrits dessus ?

Sur ce parchemin figurait un sceau satanique, en dessous duquel étaient alignées, en italique, des versets écrits en langage codé. Il s'agissait d'une élégie funèbre, une ode adressée à forces occultes, déclinant les louanges macabres qu'on attribue aux cavaliers déchus, ceux-là que le prêtre invoquait grâce à la magie noire, quand il fallait régler ses comptes. Les lettres étaient dessinées dans une sorte de calligraphie religieuse, illisible pour ceux qui n'avaient pas appris à la déchiffrer. L'Apôtre de la Nuit avait passé des heures interminables à traduire ces formules, de sorte qu'il faisait parti des rares à pouvoir les énoncer. Pourtant, au regard de l'interdit évident de ce type de pratique, il ne pouvait se permettre de partager son savoir. Si bien qu'il lui fallait trouver un mensonge pour répondre à son antagoniste.

- Ce sont des paroles sacrées, que quelques érudits de mon espèces peuvent décliner en prières. Elles ne s'adressent pas à des ignares de votre race, dit-il avec médisance.

Grégoire fut remonté par ce propos. Il eut envie d'insulter Keith, mais quelque chose l'interpella soudainement. Des bruits de pas, des cris et des chocs faisaient rages au dehors. Alerte, il ouvrît le rideau qui servait de porte à ce petit asile en tissu, et découvrit avec stupeur que le campement était en pleine effervescence. Dehors, les soldats de la Compagnie des Vertueux criaient aux armes. En effet, un groupe de barbares avait lancé l'attaque sur la zone, profitant de la disparition des dix hommes partis chercher le fauve pour semer le désordre dans les rangs des guerriers d'Ellerius. C'était une chose à prévoir : l'artefact faisait l'objet de nombreuses convoitises et les aventuriers partis à sa recherche se doutaient bien que la concurrence était rude. Trop rude. Ces barbares, tous vêtus de peaux d'animaux et déguisés d'ossements, avaient décidé d'éliminer la Compagnie des Vertueux, mais c'était sans compter sur la riposte musclée de ces derniers. Grégoire, épousant la cause des siens, s'empara de ses armes et partît au dehors, laissant le prêtre seul à son sort.

Keith, emmuré dans sa toile, n'osait bouger. Il savait qu'il serait à la merci du premier venu s'il sortait de sa toile. Il prit son mal en patience, fouillant la tente du temps que les bruits des armes entremêlées résonnaient au dehors. Il trouva finalement son parchemin, qu'il planqua sous son matelas, avant de retrouver sa position de convalescent. A peine quelques minutes plus tard, la tente s'ouvrît de nouveau ; un homme robuste, portant une barbe hirsute, se présentait à lui, haches en main. Il était couvert d'hémoglobine, ayant probablement causé la mort de deux ou trois soldats. Il regarda le prêtre avec insistance. Keith, paralysé par la terreur, n'osa pas bouger.
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MessageSujet: Re: Un cache-cache grandeur nature [Aventure] [Euros & Keith]   Un cache-cache grandeur nature [Aventure] [Euros & Keith] EmptyDim 29 Nov - 21:02

« Que fais tu par ici Euros ? Je pensais que nous t'avions demandé de ne plus venir par ici. Nous ne pouvons pas assurer ta sécurité, tu le sais bien, avec tout les fous attirés par les récompenses de la montagne. C'est dangereux. »

Euros grogna doucement. Il comprenait la sollicitude sur chef mercenaire. Il est vrai que les routes qui passaient par la montagne n'étaient plus sures et que l'accumulation de chasseurs de trésor rendaient les maigres ressources de la montagne encore plus rares. Euros passa sa main dans sa crinière.


« Montagne, ma maison. Personne me fera partir. Si meurs, mon soucis. Moi pas problème pour vous. Vous pareil, j'espère. »

Le ton d'Euros était sec sans être méchant. Malgré toutes leurs bonnes intentions, ils ne pouvaient pas bloquer l'accès des cols aux gens, et surtout n'en avaient pas le droit. Endel éclata de son rire cristallin et posa sa main sur l'épaule d'Euros en signe de confiance. Euros n'était pas vraiment un soucis pour eux, mais il était plus utile vivant et de bonne volonté que mort percé de part en part. Il reprit son air sérieux.

« Euros, on t'as récupéré près de là où on a récupéré un prêtre. Salement touché. Tu saurais pas ce qu'il faisait là par hasard ? »

Le sauvage poussa un soupir de soulagement. Ainsi, le prêtre n'était pas mort et pas perdu.

« Prêtre en bas m'a demandé de accompagner dans la montagne. Me suis éloigné dix minutes, disparu. Pense qu'il a pris un piège après avoir joué avec. »

Euros secoua la tête pour montrer son désemparement devant l'état du prêtre.

« Tu comprendras bien que je vais être obligé de le ... »

Le chef des mercenaires se fit interrompre par l'arrivée inopportune d'un mercenaire en sang.

« Chef ! Chef ! Les barbares ! »

D'un geste le charismatique chef des mercenaires tira son épée de son fourreau. Il pointa le doigt dans une direction et s'adressa à Euros.

« Le prêtre est dans une petite tente par là. Prends le et partez le plus loin possible. »

Comme si Euros allait les laisser dans la panade. Bien sur, il s'assurerait que le prêtre soit à l'abri, mais il reviendrait ensuite les aider. Ce groupe de mercenaires, sans être des enfants de cœur, traitaient la plupart des gens avec décence et respect, ce qui était loin d'être le cas de tout les chercheurs d'or. Euros reviendrait les aider. 

Emboîtant le pas du chef de la compagnie, Euros pu prendre conscience de l'étendue du combat. Déjà, quelques cadavres, que ce soient des corps de mercenaires ou de barbares, commençaient à rougir la neige de leur sang. Partout, la clameur du combat régnait. L'odeur de l'hémoglobine montait au nez de tous, enivrant tout les combattant de son parfum cuivré. Sans se laisser perturber, Euros fonça dans la direction de la tente. Un des mercenaires tenta de l’intercepter, le prenant pour un barbare. Heureusement pour Euros, c'était un de ceux qui étaient venus l'intercepter. La femme lui lança un regard glaçant avant de continuer son chemin en boitant. Pensait-elle qu'il avait attiré les barbares vers leur camp ?

Dans sa course, Euros s'approcha de ce qui semblait être la tente montrée par le chef. Même si ce n'était pas elle, Euros ne pouvait pas prendre de risques. Une montagne humaine, taillée dans le même bois qu'Euros, mugissait, hache levée en l'air. Si il y avait quelqu'un dans la tente, ce n'était pas quelqu'un en l'état de se battre. C'était donc soit un mercenaire blessé, soit Keith. 

Son arrivée couverte par la clameur du combat, Euros rentra de toutes ses forces dans les cotes du barbare, lui faisant perdre sa hache et l'équilibre. Il n'eut que le temps de lâcher un :

« Dedans ! Cours ! »

Le barbare, loin d'être sonné par l'impact, avait commencé a faire pleuvoir des coups de poing sur le sauvage, qui se jeta sur lui pour réduire la distance et donc la puissance des coups. Les deux tas de muscles se retrouvèrent bloqués dans une mêlée, une étreinte mortelle où chacun des participants s'échangeaient gnons et marrons. Même s'il sentait qu'il infligeait moult dégâts au barbare, il sentait aussi sa propre conscience doucement commencer à tomber dans le noir. Des hommes moins forts auraient déjà été brisés par l'échange de coup entre les deux musclés, et Euros lui même sentait que c'était une lutte dont l'issue était incertaine.

Par chance, Euros entendit un craquement sinistre au niveau du bras gauche du barbare. Un de ses coups avait réussi à frapper le coude du tueur avec assez de force pour lui abîmer l'articulation assez pour lui faire perdre l'avantage. Cela fit rugir le sang du sauvage, qui s'appliqua ensuite à transformer le visage du barbare en un steak haché. Une fois que le barbare arrêta de gesticuler avec véhémence, Euros se releva. Si le combat se terminait bientôt, le barbare aurait toutes ses chances de se faire soigner. Il n'aurait juste plus jamais son look d'antan.

Tiens, Euros remarqua qu'il voyait beaucoup moins bien. Il toucha son visage et poussa un glapissement de douleur. Son visage était tout boursouflé. D'une voix faible, il cria :


« Prêtre ? »
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